Auteur : Léopold MALEVEZ.
 
Tome 4 - Colonne 1333
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Titre de l'article : ESSENCE DE DIEU (VISION DE L’).
Début de l'article :
— La vision de l'essence divine est-elle possible ici-bas ? Question que les conseillers spirituels ne sont sans doute pas anxieux de voir résoudre. Ceux-là mêmes des théologiens qui donnent une réponse affirmative s'empressent d'ajouter que la vision est réservée à une zone absolument privilégiée de la vie de l'esprit, où plus rien ne subsiste de l'initiative humaine. Non seulement le contemplatif n'a le droit ni de la désirer ni de l'espérer, Dieu ne l'ayant point promise, mais il n'a pas à la rechercher et, le ferait-il, son effort serait vain : point de méthode ni directe ni indirecte pour la lui obtenir, ne fût-ce que l'espace d'un éclair. Que si d'aventure il la reçoit de Dieu, les règles qui, après cette faveur, 1334 régiront sa vie spirituelle, resteront substantiellement celles qui régissent le comportement de tous les contemplatifs. Sans portée pratique immédiate, la question présente un intérêt théorique certain. Supposons que la vision ait été effectivement accordée à quelques privilégiés. Ne faudrait-il pas, malgré son caractère tout à fait exceptionnel, la considérer comme le sommet de la contemplation infuse et le couronnement de la vie mystique ? Et dès lors, impossible pour les théoriciens de l'oraison de ne pas en tenir compte dans l'interprétation et l'intelligence de la contemplation infuse ; celle-ci, à tous ses degrés, aurait à être comprise comme un acheminement plus ou moins lointain à l'intuition, possible dès ici-bas, de l'essence divine. On a dit de la contemplation qu'elle était « la foi, atteignant, dans le milieu de sa propre lumière, l'auteur et l'objet de cette illumination » (M. de la Taille, L'oraison contemplative, dans Recherches de science religieuse, t. 9, 1919, p. 275) ; ainsi, la contemplation ne donnerait qu'une connaissance médiate de Dieu. Aux yeux des tenants d'une vision possible, non seulement cette définition serait trop étroite (puisque n'y pourrait rentrer la vision immédiate qu'ils reconnaissent), mais elle méconnaîtrait la note spécifique véritable de la contemplation infuse à tous ses degrés, qui est celle d'une préparation, d'une approche réelle de la vision. La théologie chrétienne...

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