Auteur : Albert DEBLAERE.
 
Tome 4 - Colonne 1346
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Titre de l'article : ESSENTIEL (SUPERESSENTIEL, SURESSENTIEL).
Début de l'article :
— C'est dans l'école mystique flamande, à partir du 14e siècle, que la terminologie « essentielle » et « suressentielle » trouve son épanouissement et sa plus riche application. Ruusbroec est le premier auteur spirituel du nord à employer cette terminologie dans des traités mystiques proprement dits. Les disciples immédiats du bienheureux continueront à l'utiliser dans un même contexte idéologique. Avec Herp, qui lui donna sa diffusion européenne, l'attention se dirige davantage vers les constituantes psychologiques de l'expérience mystique appelée « union essentielle » et « suressentielle », et ces désignations deviendront pour ainsi dire des termes techniques pour certains degrés et états mystiques. Désormais, lorsque ces traités seront lus, non plus comme des explications d'un état d'âme, d'une expérience, mais comme des exposés théologiques ou même des manuels de méthode d'oraison, et que leurs expressions seront assumées avec le sens qu'elles prennent dans une philosophie thomiste, on les trouvera suspects et dangereux. Dans les traductions, les termes sont de plus en plus remplacés par « éminent » et « suréminent », vagues à souhait. Entre-temps, chez les mystiques germaniques qui continuent à employer « essentiel » et « suressentiel », s'opérait une évolution analogue : ce ne sont souvent plus que des qualificatifs qui indiquent un degré stable, non sujet aux variations du sentiment, de l'expérience mystique, à moins qu'ils ne deviennent, par une sorte d'inflation verbale suivie de dévaluation, des synonymes de « mystique » et même de « contemplatif », comme il 1347 arrive dès la fin du 16e siècle. Ils prêteront à confusion et seront combattus pour les erreurs où ils menacent de conduire les âmes. Ils disparaissent lentement au cours du 17e siècle. Chez quelques auteurs, mais non des moindres, ils gardent un sens technique : chez les auteurs de l'Evangelische Peerle et Vanden Tempel onser Sielen, chez Frans Vervoort, Benoît de Canfield, Jean de Saint-Samson, Maria Petyt, et même chez des vulgarisateurs comme Michiel Zachmoorter. Les diatribes d'un Jérôme de la Mère de Dieu et les écrits polémiques de Thomas de Jésus, qui avait commencé par emprunter des éléments...

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