— Né vers 460/470 et mort après 533, Eugippius est peut-être originaire de la région d'Aquilée. Il s'attacha à la personne de saint Séverin † 482, apôtre du Norique, dont il se fit le biographe en 509 ; il garda une impression profonde des vertus chrétiennes et de l'attitude courageuse de son maître à l'égard des barbares Ruges, Hérules et Alémans, perturbateurs des régions du Tyrol. Il se replia en Campanie, à Castellum Lucullanum (Pizzofalcone, près de Naples), où ses confrères avaient ramené la dépouille de leur fondateur (488). Prêtre, « scripturarum divinarum lectione plenissimus » (Cassiodore, De institutione divinarum litterarum 23, PL 70, 1137b), il succéda à Lucillus et Marcianus comme abbé de la communauté de Lucullanum 1685 Contemporain de saint Césaire d'Arles et de Boèce, mais sans avoir été en relation avec eux, Eugippius est un témoin de la renaissance qui se manifesta sous le règne de Théodoric. Son recueil d'Excerpta de saint Augustin, dédié à la vierge Proba, nièce de Cassiodore, est une compilation poursuivie à travers l'oeuvre complète du saint, comportant 348 extraits, fort bien choisis et très appréciés, de caractère théologique, exégétique ou ascétique. Par ses lettres, Eugippius semble avoir été surtout en relation avec les représentants du clergé africain exilé par les vandales, Maxence, Ferrand, Fulgence de Ruspe, et d'accord avec eux dans leurs sympathies probyzantines. Eugippius mérite aussi d'être mentionné dans l'histoire de la spiritualité pour avoir laissé à ses compagnons une règle monastique (Isidore de Séville, De viris 26, PL 83, 1097a), qui doit avoir été de très peu antérieure à celles de saint Benoît et de saint Ferréol † 581, et que nous ne possédons plus, — à moins que ce ne soit la fameuse Regula Magistri ! Eugippius vivait encore en 533. Œuvres. — La Vita sancti Severini est une sorte de canevas envoyé au diacre romain Paschase pour que celui-ci le réemploie, d'où le titre de Commemoratorium. Éditions : PL 62, 1167-1200 ; P. Knoell, CSEL 9, 2, 1886 ; H. Sauppe, MGH Auctores antiquissimi, t. 1, 2e p., Berlin, 1877 ; Th. Mommsen,

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