— 1. Vie. — 2. Œuvres.

1. Vie.

— Ce « père de l'historiographie chrétienne » échappe lui-même à une chronologie précise. Originaire de Palestine, vers 263, et probablement de Césarée, Eusèbe devient très tôt, avant d'en être le disciple et le collaborateur, l'employé de saint Pamphile à la bibliothèque fondée par Origène à Césarée, et il portera le nom de son maître par reconnaissance (Εὐσέϐιος τοῦ Παμϕίλου). Avec Pamphile, il compose une Apologie d'Origène et, dès cette époque, manifeste ses goûts pour l'érudition historique, la critique biblique et l'apologétique : il commence à réunir les matériaux d'une histoire des martyrs anciens, réfute Hiéroclès et Porphyre, rédige ses Canons chronologiques et son Eisagogè, dont il ne subsiste qu'une section, les Eclogae propheticae, et jette les bases de son Histoire ecclésiastique. La violence des persécutions palestiniennes, où Pamphile meurt martyr en 310, oblige Eusèbe à s'exiler, d'abord à Tyr en Phénicie, puis en Thébaïde d'Égypte, où il est finalement découvert et incarcéré. L'édit de tolérance de 311 lui permet, peu après, de rentrer en Palestine et il reprend la direction de la bibliothèque de Césarée. Prêtre sans doute depuis 300, il est élu évêque de Césarée entre 315 et 320. C'est là période où il écrit ses deux grandes apologies du christianisme, la Préparation évangélique et la Démonstration évangélique. Ses sympathies à l'égard d'Arius le font condamner au synode d'Antioche, en 325, ce qui ne l'empêche pas d'assister, la même année, au concile de Nicée dont il signe à contre-coeur les conclusions. S'il intervient ensuite à plusieurs reprises dans la controverse arienne, en particulier contre Eustathe d'Antioche et saint Athanase d'Alexandrie, il ne sacrifie rien de ses travaux d'érudition et, durant les quinze dernières années de sa vie, il compose un Commentaire sur Isaïe, des Questions et solutions sur l'Évangile, un Onomasticon, une Théophanie évangélique, un

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