— Né à Tirnovo entre 1325 et 1330, Euthyme se consacre à Dieu à Kelifarevo, vers 1350, sous la direction de Théodose, un disciple de l'initiateur de l'hésychasme, Grégoire le sinaïte. Après quelques années de préparation, il voyage, passe en 1363 à Constantinople, où son maître Théodose meurt ; il se rend à l'Athos et revient en 1371 à Tirnovo, au monastère de la Trinité. En 1375, il est élevé à la dignité de patriarche et en occupe le siège jusqu'à la prise de Tirnovo par les turcs (1393). Il meurt, exilé au monastère de Bačkovo, au début du 15e siècle. La période où a vécu Euthyme marque le déclin du second empire bulgare, dont la puissance, liée à l'essor 1725 de la Serbie sous Étienne Douchan, s'effrite peu à peu à la mort du potentat serbe (1355) et surtout après celle du tsar Jean Alexandre (1371) ; dans ces conditions, l'effort d'Euthyme pour maintenir les lettres chrétiennes en Bulgarie n'est que plus méritoire. Il a composé des vies de saints, des ouvrages liturgiques, des lettres. Les Vies de saints relèvent davantage du panégyrique que de la biographie ; comme ses contemporains, les patriarches grecs Philothée et Calliste, Euthyme vise surtout à enseigner et à édifier ; sa Vie de Jean de Rila, par exemple, lui fournit l'occasion de décrire le parfait modèle de l'hésychaste. De forme moins conventionnelle, les Lettres sont des écrits de circonstances, où le patriarche répond à des questions de liturgie, de droit (secondes noces), de dogme ; la plus riche de contenu spirituel est la lettre adressée à l'higoumène roumain Nicodème de Tismana, qui s'intéressait à la nature des anges, au rôle d'intercession des saints, à la nature du mal, à l'état de l'âme après la mort ; la question souvent débattue de l'âge requis pour entrer en religion y est aussi examinée. L'oeuvre d'Euthyme se recommande moins par sa valeur intrinsèque que par son influence sur la littérature religieuse slave et roumaine. E. Kaluzniacki, Werke des Patriarchen von Bulgarien Euthymius (1375-1393), Vienne, 1901, CXXVIII-450 p. E. Turdeanu, La littérature bulgare du XIVe siècle et sa diffusion dans les pays...

[...]

Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.