Auteur : Pierre HUIZING.
 
Tome 4 - Colonne 1866
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Titre de l'article : EXCOMMUNICATION.
Début de l'article :
— La tradition catholique a toujours reconnu à l'excommunication une fonction propre dans la vie religieuse et spirituelle de celui qui en est frappé ; on n'a jamais abandonné l'idée, en particulier, que l'excommunication était une peine médicinale, infligée avec l'intention explicite d'amener à la conversion et à l'amendement du délinquant. Mais on constate pourtant, dans cette même tradition, un notable déplacement de perspective dans la façon d'envisager cette fonction médicinale. 1. Doctrine actuelle. — 2. Perspectives anciennes. — 3. Sens spirituel de l'excommunication.
1. Doctrine actuelle.
— Remontant en grande partie aux analyses de François Suarez † 1617, la doctrine actuelle réduit la vertu corrective de l'excommunication à la coercition externe exercée sur le délinquant par la société ecclésiastique, le privant de ses droits à la communion des fidèles. On entend par « communion des fidèles », outre les relations sociales et civiles existant entre les chrétiens et pouvant être ordonnées à des fins spirituelles, la communion sacrée, dans la mesure où elle dépend de la volonté de l'Église, c'est-à-dire la communion externe aux choses sacrées, comme est l'usage des sacrements et du sacrifice, et la communion mixte, fondée sur la communion externe, comme par exemple l'application des suffrages communs qui 1867 dépendent de l'Église. Puisque la communion purement interne entre les fidèles dans la grâce, la charité, la foi, ne dépend pas de la volonté de l'Église, l'excommunication ne peut jamais s'étendre, de par son efficacité propre et sa valeur, à la privation et à l'empêchement de cette communion interne. Les biens spirituels dont l'excommunication constitue une privation ne sont pas les biens surnaturels purement internes, comme la grâce sanctifiante, la foi, l'espérance, la charité, car ces dons et ces vertus infuses ne tombent pas sous la juridiction ecclésiastique ; la privation dont il s'agit ici se réfère seulement aux biens mixtes, c'est-à-dire aux actes et aux cérémonies externes dont l'utilisation produit un fruit interne et spirituel, tels les sacrements, le sacrifice, les...

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