Auteur : Henri-Marie ROCHAIS.
 
Tome 3 - Colonne 88
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Titre de l'article : DEFENSOR, bénédictin, vers 700.
Début de l'article :
— Le Liber scintillarum (PL 88, 597-718), qu'écrivit Defensor, s'ouvre par un prologue où l'auteur se donne pour disciple 89 d'Ursin et moine de Ligugé. Le plus récent des noms cités dans l'ouvrage est Isidore de Séville † 636, et le plus ancien manuscrit est du milieu du 8e siècle ; il convient donc de placer la rédaction des Scintillae entre 636 et 750. Précisément à la fin du 7e siècle, Ansoalde, évêque de Poitiers, et Audulfe, abbé de Saint-Maixent, prient un certain Ursin d'écrire la vie de saint Léger d'Autun. L'identification de l'auteur de cette vie avec le personnage dont Defensor se dit être disciple semble autorisée par la coïncidence des noms, dates et lieux : Ligugé, proche de Poitiers, n'est pas loin de Saint-Maixent. Toutefois un doute subsiste. Alors que 320 manuscrits ne portent pas de prologue, 31 seulement transmettent celui de Defensor, encore sont-ils postérieurs au 10e siècle. Parmi eux, quatre mentionnent Ligugé. De plus, nombre de manuscrits proposent d'autres noms d'auteurs ; à vrai dire, seule l'attribution à Bède ne serait pas invraisemblable, mais nul critique aujourd'hui ne lui attribue cet opuscule dont Bède lui-même ne dit mot dans le catalogue de ses oeuvres. Defensor, moine de Ligugé vers la fin du 7e siècle, peut donc légitimement être tenu pour l'auteur de l'oeuvre entière. Les bibliothèques ont conservé des Scintillae un nombre d'exemplaires qui suffit à manifester la fortune de ce petit livre. Après des recherches, — toujours incomplètes —, dans les catalogues, on découvre qu'il en existe actuellement encore plus de 350 témoins intègres ou fragmentaires, s'échelonnant du 8e au 17e siècle. Les anciens catalogues, une quarantaine, attestent la rapide et large diffusion de ce recueil. De l'édition de Bâle en 1544 à celle d'E. W. Rhodes en 1889, on ne compte pas moins de vingt impressions du Liber seintillarum. Le Livre des étincelles appartient à la littérature gnomique et relève du genre des excerpta. Il est exclusivement moral et uniquement formé d'extraits scripturaires et patristiques. Il...

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