— I. Le démon dans l'Écriture. — II. Dans la littérature ecclésiastique jusqu'à Origène. — III. Dans 142 la plus ancienne littérature monastique. — IV. En Occident. — V. Synthèse doctrinale et spirituelle.

I. LE DÉMON DANS L'ÉCRITURE

Laissant à la théologie dogmatique et à l'apologétique le soin de prouver l'existence du démon, nous voudrions essayer de découvrir ce que l'Écriture nous apprend sur son rôle dans l'histoire du salut, qu'il s'agisse du dessein salvifique de Dieu sur le monde ou de l'histoire de chacun d'entre nous. 1. Le démon dans l'ancien Testament. — 2. Le démon dans le nouveau Testament. — 3. Conclusion.

1. Le démon dans l'ancien Testament.

— 1° Généralités.

— Tout lecteur de l'ancien Testament, surtout s'il connaît la littérature religieuse des peuples voisins d'Israël, sera surpris de la place extraordinairement limitée que l'ancien Testament accorde à ce personnage mystérieux que nous appelons communément le démon ou le diable : encore que l'ancien Testament fasse allusion çà et là, très rarement, à une figure offrant certains traits de ressemblance avec le diable, il ne parle pratiquement du personnage, — et encore sous le symbole du serpent —, que dans le récit du 3e chapitre de la Genèse, sur lequel on sait que la Bible garde le plus complet silence jusqu'aux siècles qui ont précédé immédiatement l'ère chrétienne (Eccli. 25, 23 et surtout Sag. 2, 24 où le serpent est identifié au diable). En effet, ce que les peuples voisins attribuent volontiers aux démons, la Bible le rapporte directement à Yahvé : maladies, fléaux, mort. C'est lui par exemple qui rend lépreuse Marie, la soeur de Moïse (Deut. 24, 9), inflige aux violateurs de la loi les punitions méritées (Nombres 11, 1 svv), envoie contre le peuple les serpents brûlants (21, 6), se réserve le châtiment des fautes (Ex. 20, 5-6) ou...

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