Auteur : Hasso JAEGER.
 
Tome 5 - Colonne 619
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Titre de l'article : FOI ET CONFIANCE (Vocabulaire et notion de la « fiducia » à l’époque classique et patriotique).
Début de l'article :
— Dans la tradition chrétienne, la fiducia désigne cette attitude capitale pour toute la vie spirituelle qu'est la confiance. On ne se propose pas ici d'étudier la doctrine des grands spirituels et des théologiens sur la confiance, telle qu'ils l'ont comprise à la suite du moyen âge classique. Le travail a déjà été fait à l'article CONFIANCE. Ce qu'on veut, c'est seulement éclairer la genèse et le progrès de la notion de fiducia à travers l'antiquité païenne, grecque et romaine (1), l'Écriture (2), enfin l'oeuvre des Pères de l'Église (3). Il est indispensable, en effet, pour comprendre ce qu'est la confiance, dans sa structure et dans son organisation, de remonter à l'antiquité gréco-romaine, à la Bible et aux sources patristiques. C'est précisément au point de passage entre le paganisme et le christianisme que l'on saisit le mieux ce qui caractérise la fiducia chrétienne. On se limitera, du reste, à quelques lignes essentielles d'évolution. Par là se trouvera complétée la documentation de l'article CONFIANCE. 1. Antiquité païenne. — 2. Écriture. — 3. Pères de l'Église. 620
1. Antiquité païenne
La Grèce et l'hellénisme.
— Les grecs, par leur conception de la pistis, exprimaient l'aspiration foncière de l'homme à rechercher en autrui un point d'appui assuré. Mais confiance en autrui, la pistis πίστις, n'est que trop facilement vouée à l'échec. « Partie la bonne foi, cette auguste déesse, s'écrie Théognis, partie aussi de chez nous la sagesse.. ; plus de serments loyaux ou justes entre les hommes, pas plus que de respect pour les dieux immortels » (Poèmes élégiaques I, 1137-1140, éd. et trad. J. Carrière, coll. Budé, Paris, 1948, p. 79). D'où les accents tragiques de Sophocle : « La bonne foi meurt, à sa place germe la perfidie, et le même vent ne souffle pas toujours entre les amis ni entre les cités » (Oedipe à Colone, 611-613, texte et trad. P. Masqueray, coll. Budé, Paris, 1934, p....

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