Auteur : Jean TONNEAU.
 
Tome 3 - Colonne 653
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Titre de l'article : DEVOIR.
Début de l'article :
— Comme une saine spiritualité ne se comprend que dans une doctrine générale des moeurs chrétiennes, il convient d'étudier d'abord le devoir en théologie morale, puis le devoir en spiritualité.
I. LE DEVOIR EN MORALE
Une opinion couramment admise identifie le bien moral avec le bien mesuré sur la règle du devoir ; elle tient que le domaine moral est celui de l'obligation. 654 Selon cette opinion, dont la critique ne relève pas de notre sujet, certains genres d'activité humaine se présenteraient comme des devoirs, d'autres échapperaient à cette règle. Ainsi par exemple appartiendraient à la catégorie des devoirs, partant au domaine de la moralité, les prestations de justice, l'hommage du culte religieux, l'accomplissement des préceptes ; au contraire les oeuvres de surérogation, les initiatives spontanées d'une âme généreuse échapperaient à la catégorie du devoir. Cette façon de définir le domaine du devoir est inadmissible. Si le cadre du devoir est incapable de contenir toute la vie chrétienne, ce n'est pas qu'il soit trop étroit et que certaines matières morales lui échappent par nature ; c'est plutôt parce qu'il manque de profondeur et ne retient pas la raison essentielle et première de la moralité. Il n'est pas en défaut du point de vue de l'extension, toute espèce d'acte vertueux pouvant en effet, sous un certain angle, se présenter comme un devoir ; mais il n'épuise pas la signification de la moralité et n'en fournit pas le principe explicatif radical.
1. Extension des devoirs, ratione materiae.
— Les vertus théologales sont de soi primitives, antérieures au devoir proprement dit ; elles posent dans sa nature spécifiquement divine le fidèle régénéré par la grâce. Sans elles, il n'existe pas encore de sujet susceptible de devoirs chrétiens. Mais quand elles sont données, dans le cours normal d'une vie chrétienne, leur sujet peut recevoir des préceptes et assumer des devoirs concernant l'exercice des actes mêmes de foi, d'espérance et de charité. C'est ainsi qu'une autorité légitime nous enjoint directement d'accomplir certains actes extérieurs des vertus théologales, par exemple une profession de foi ou une oeuvre de charité ;...

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