Auteur : Henri-Irénée MARROU.
 
Tome 3 - Colonne 993
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Titre de l'article : DIOGNÈTE (ÉPITRE, ou mieux DISCOURS A).
Début de l'article :
— Un manuscrit du 14e siècle, transporté en 1437 de Constantinople à Bâle et malheureusement détruit dans l'incendie de la bibliothèque de Strasbourg en 1870, nous a conservé, au milieu d'un groupe d'opuscules attribués sans fondement à l'apologiste Justin, ce petit texte d'une dizaine de pages, justement célèbre par sa beauté littéraire (on y a vu « la perle » de l'ancienne apologétique, voire de la littérature grecque chrétienne), son intérêt doctrinal et le mystère persistant qui entoure son origine, en dépit du très grand nombre d'études qui lui ont été consacrées. Aucune des hypothèses proposées pour identifier ce « pseudo-Justin » ne peut être considérée comme assez justifiée pour pouvoir être retenue. Quant à la date, on peut tenir pour assuré qu'il s'agit d'une oeuvre postérieure au début du 2e siècle et antérieure à la paix de l'Église ; pour très probable qu'elle précède Origène et même Clément d'Alexandrie. Sa conception et son contenu la rattachent à la littérature apologétique du 2e siècle ; bien qu'elle offre une parenté certaine avec l'une des plus anciennes apologies conservées, celle d'Aristide (ce qui a suggéré qu'on pouvait l'identifier avec l'Apologie plus ancienne encore, et perdue, de Quadratus), d'autres points de contact, non moins étroits avec Hippolyte, Clément et Origène, suggèrent 994 plutôt de la situer vers la fin de la période ci-dessus définie, soit dans les toutes dernières années du 2e siècle, soit aux alentours de 200. L'oeuvre se présente (ch. 1) comme une réponse aux questions posées par un païen, Diognète, curieux du christianisme, sinon déjà sympathisant. Une première partie résume de façon sommaire, et par là même assez banale, les arguments traditionnellement opposés à l'idolâtrie païenne (2), aux sacrifices et au ritualisme juifs (3-4). L'intérêt s'accroît brusquement lorsque l'auteur passe à l'évocation du mystère chrétien (5-6) et analyse le paradoxe de la situation faite aux chrétiens : Car les Chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements... Ils résident chacun dans sa...

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