— Né vers 1440, Thomas Donati appartenait à une famille patricienne de Venise. Il n'avait que dix ans lorsque son père, le sénateur Ermolao Donati, mourut assassiné, non sans avoir eu le temps de pardonner à son meurtrier. Son épitaphe, au monastère camaldule de Muriano, dit que per insidias gladio impii pro tuenda justitia transfixus, magnanime parcens occubuit die VI. novembris anno 1450. Six ans après, contre le gré de sa mère, Marina Lauretana, Tommaso demandait l'habit des frères prêcheurs au couvent de Saint-Dominique de Venise. Son frère Pierre devint en 1466 abbé du monastère 1578 calmaldule de Saint-Michel de Muriano, où son frère Louis, moine lui aussi, se signala par son érudition. Religieux exemplaire, Tommaso est élu en 1467 prieur de son couvent, qui appartient alors à la congrégation réformée de Lombardie. Il sera appelé à la même charge en 1475, 1482, 1484, 1489. Aussi renommé pour ses qualités de prédicateur que pour sa régularité et sa science, il est choisi le 1er octobre 1492 par le sénat de Venise pour succéder au patriarche qui vient de mourir. Il résiste d'abord, puis doit céder. Confirmé par Alexandre VI, il prend possession de son siège le 28 novembre et se fait sacrer le 30. Il meurt le 11 novembre 1504 après avoir bien gouverné son église. Des sermons (de tempore, de sanctis, quadragesimale, In conventuum visitatione), des commentaires des psaumes, de saint Matthieu, de toutes les épîtres de saint Paul, qui lui sont attribués, rien n'a été publié. Tommaso est l'auteur d'Officia pro festis Visitationis et Sanctificationis Beatae Virginis, publiés dans le Bréviaire dominicain imprimé en 1492 à Venise sous le maître général Joachim Turriano. Léandre Alberti, De viris illustribus ordinis praedicatorum, Bologne, 1517, fol. 84v°-85r°. — Quétif-Échard, t. 2, p. 11. — F. Ughelli, Italia sacra, t. 5, Venise, 1720, col. 1306-1309. — A. Touron, Histoire des hommes illustres de l'ordre de saint Dominique, t. 3, Paris, 1746, p. 667-673. — Flaminio Cornelio, Ecclesiae Venetae antiquis monumentis nunc etiam primum editis illustratae, Venise, 1749, t. 7, p. 322-323 ; t. 10, p. 164-167 ; t. 18, p. 180. André DUVAL

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