Auteur : Gustave BARDY.
 
Tome 3 - Colonne 1706
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Titre de l'article : DRACONTIUS, poète africain du 5e siècle.
Début de l'article :
— 1. Vie — 2. Œuvres. — 3. Idées religieuses.
1. Vie.
— Blossius Aemilius Dracontius, — c'est ainsi que le nomme la souscription d'un manuscrit de Naples —, est très mal connu. La même souscription le présente comme vir clarissimus et togatus fori proconsulis almae Karthaginensis, ce qui signifie qu'il appartenait à l'officium du proconsul de Carthage en qualité d'avocat. On l'a supposé d'une excellente famille originaire d'Italie, — on connaît une gens Blossia en Campanie —, et qu'il devait à ses origines 1707 familiales l'épithète de clarissimus. Il paraît être né à Carthage et y avoir toujours vécu. Il y fit ses premières études sous la direction du grammairien Felicianus, dont nous ne savons rien, sinon, d'après quelques vers de son disciple, qu'il aurait fait régner la concorde entre les jeunes romains, parmi lesquels se place Dracontius, et les barbares. Il est permis de conclure que le poète vivait en Afrique, à une date où les barbares en étaient les maîtres et où cependant leur pouvoir était suffisamment affermi pour qu'ils fréquentassent les écoles romaines et que les romains eussent avec eux des relations correctes, sinon amicales (voir Fr. Châtillon, Dracontiana, p. 191-192). Après avoir achevé ses études, Dracontius se livra à la rhétorique, à la poésie. Exerça-t-il la profession d'avocat pour gagner sa vie ? On ne sait. Ce qui est sûr, c'est qu'il était riche ou le devint ; et qu'il eut une famille nombreuse, dont le sort le préoccupa lorsqu'il eut perdu sa fortune. Car sa vie fut traversée par une grande épreuve qu'il rappelle dans sa Satisfactio (vers 21-22, 93-96) : alors qu'il aurait pu chanter les gloires des vainqueurs, il célébra un souverain étranger, ce dont il fut puni par la prison et la perte de ses biens. La souscription du poème apporte quelque lumière : Explicit Satisfactio Dracontii ad Gunthamundum regem Guandalorum, dum esset in vinculis. Gonthamond règne sur les vandales de 484 à 496 ; cette date précise fixe l'activité du poète. On suppose que celui-ci commit l'imprudence d'adresser...

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