Auteur : Louis BERGERON.
 
Tome 3 - Colonne 1721
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Titre de l'article : DRUTHMAR (CHRÉTIEN de Stavelot), bénédictin, † vers 880.
Début de l'article :
— Chrétien, surnommé Druthmar, dit le grammaticus, écrivain du 9e siècle, né en Aquitaine, se fit moine à l'abbaye de Corbie, au diocèse d'Amiens, d'où il fut appelé à Stavelot et à Malmédy. On ignore les dates de sa vie. On a de Druthmar un Commentaire sur l'Évangile de saint Matthieu. Dans la préface, l'auteur déclare que ce Commentaire a pour origine l'explication qu'il donna aux moines de Stavelot, et qu'il consigna par écrit, s'apercevant que les jeunes étudiants du monastère n'en avaient presque rien retenu, PL 106, 1261d : « Nam quia perspexi juvenibus nostris, post expositum bis, textum Evangelii Matthaei oblivioni habere statui apud me ipsam expositionem eo tenere litteris mandari, quo coram vobis verbis digessi ». Dans son commentaire, Druthmar suit le même ordre que dans son enseignement oral, procédant verset par verset, s'étant proposé d'être clair et concis, et de donner le sens littéral de préférence au sens spirituel. De cela il donne cette raison, qu'il lui semble absurde de rechercher le sens spirituel sans connaître auparavant le sens littéral, celui-ci étant le fondement de l'autre, qui ne saurait par suite être parfaitement compris si le premier n'était d'abord bien établi, 1262d-1263a : « Studui autem plus historicum sensum sequi quam spiritalem, quia irrationabile mihi videtur spiritalem intelligentiam in libro aliquo quaerere, et historicam penitus ignorare : cum historia fundamentum omnis intelligentiae sit, et ipsa primitus quaerenda et amplexanda, et sine ipsa perfecte ad aliam non possit transiri ». La manière dont Druthmar suit le plan de son ouvrage, en s'attachant au sens littéral, lui donne la facilité d'y insérer ce qu'il connaissait de l'histoire sacrée et profane. Ainsi il remserque, commentant 24, 14 (1456ab) : « Nescimus jam gentem sub coelo in qua christiani non habeantur. Nam... Bulgari quoque, qui et ipsi ex ipsis gentibus sunt, quotidie baptizantur ». Ce passage permet de dater l'oeuvre du milieu du 9e siècle et de rejeter par suite l'opinion de Fabricius qui, seul, repousse 1722 Druthmar au 11e siècle à cause du passage de son commentaire sur 27, 7, concernant l'achat du champ du potier pour la sépulture des étrangers...

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