Auteur : André RAYEZ.
 
Tome 3 - Colonne 1849
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Titre de l'article : DUTOIT (JEAN-PHILIPPE), ministre vaudois, 1721-1793.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres.
1. Vie.
— Jean-Philippe Dutoit naquit à Moudon en Suisse (canton de Vaud) le 27 septembre 1721, d'un père piétiste et d'une mère d'ascendance italienne, dont le nom (Membrini) est parfois ajouté au sien. Il suivit les cours de théologie de l'académie de Lausanne et fut « consacré » en 1747. A 31 ans, au cours d'une longue maladie, il « se convertit » : « C'est en 1752 que j'eus un appel des plus éclatants et une grâce des plus fortes pour l'intérieur, où mes sens furent creusés et entamés ». L'année suivante les Discours de Mme Guyon le bouleversent et l'exaltent. « Cette vérité sublime toujours teintée et détrempée dans l'amour de Dieu qui est son terme, cette magie divine m'attirait et me saisissait » (Discours sur la vie et les écrits de Madame Guyon, p. 9). Vers 1760, Dutoit noua des liens intellectuels et spirituels avec Frédéric de Fleischbein † 1774, le traducteur allemand des oeuvres de Mme Guyon. Fleischbein, qui sympathisait avec la doctrine catholique, avait été lui-même conseillé par Charles-Hector de Marsay † 1755, que la lecture des ouvrages d'Antoinette Bourignon † 1680 avait « converti ». Après avoir été un prédicateur original et fort écouté, son état de santé obligea Dutoit à restreindre son ministère ; d'ailleurs une hostilité tenace s'était élevée contre son emprise sur les « chrétiens intérieurs » et leurs cercles (les « mégnies ») ; il fut en effet l'occasion de « conversions » notables, qui firent quelque bruit, et sa direction spirituelle était fort recherchée (cf J. Chavannes, Jean-Philippe Dutoit, p. 184-195). En ses dernières 1850 années, tandis qu'il rééditait les Œuvres complètes de Mme Guyon, Dutoit traversa des épreuves physiques et spirituelles fort pénibles, des sécheresses d'âme et des angoisses, qui apparenteraient son état aux « nuits » mystiques, dont il parle à maintes reprises dans ses ouvrages (vg Philosophie divine, t. 1, p. 154-155 ; t. 2, p. 156, etc). Il croyait se conduire par une « motion intérieure », qui se transformait parfois en...

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