Auteur : Charles BERTHELOT du CHESNAY.
 
Tome 3 - Colonne 1853
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : DU TRONCHAY (LOUISE-AGNÈS BELLÈRE), dite Louise du Néant, 1639-1694.
Début de l'article :
— Née en septembre 1639 à Martigné-Briand (diocèse d'Angers), Louise-Agnès du Tronchay mourut, le 1er juillet 1694, à Parthenay. Sa vie singulière fut révélée en 1732 par un ouvrage posthume, oeuvre de son dernier directeur, Jean Maillard, et critiquée dans l'art. Tronchay du Supplément au Dictionnaire de Moréri (t. 2, 1735, p. 408-409). Tresvaux et Chamard, au 19e siècle, ont résumé Maillard ; Bremond, admirant cette « bienheureuse, folle », comme Marie des Vallées et Surin, s'est efforcé de faire la part du pathologique et de l'héroïque chez « soeur Louise du Néant », qui ne fut d'ailleurs jamais religieuse malgré plusieurs essais, en particulier chez les religieuses de l'Union chrétienne à Charonne. Tourmentée dès son enfance par la soif des mortifications et par l'attrait de la solitude, elle poussa à l'excès les pénitences corporelles et renonça à la solitude pour se consacrer au service des pauvres. Arrivée à Charonne, en 1676, elle y devint bientôt « si maigre, qu'elle faisait horreur à tout le monde » ; « des scrupules continuels la dévoraient » et, saisie de convulsions, elle faisait des « contorsions avec des hurlements d'une damnée » (Maillard, loco cit., p. 63-64). On la crut telle. Elle fut enfermée à la Salpêtrière. Un chanoine de Paris, Charles Guilloire † 1679, lui fit entendre qu'elle n'était « ni sorcière ni magicienne » (p. 82), et « lui ordonna de lui écrire toutes les semaines ce qui se passait dans son intérieur, ce qu'elle fit avec une grande simplicité » (p. 92). Guilloire mort, un prêtre de Saint-Nicolas du Chardonnet, Jean Briard † 1693, le remplaça et intéressa au cas de sa dirigée deux directeurs d'élite, François Guilloré s j † 1684, et César du Saint-Sacrement o c d † 1688 (DS, t. 2, col. 433). Guilloré la suivit, la mit en relation avec quelques-unes de ses pénitentes et la fit sortir de la Salpêtrière. A sa mort, Jean Maillard s j † 1702 guida cette femme du monde qui menait à Paris une vie de mendiante, avant de passer ses dernières années dans les hôpitaux de Loudun et de Parthenay, où elle se montra, avec sa cousine, Gabrielle Garnier de Fénery, une remarquable organisatrice, infirmière, catéchiste et « directrice...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.