Auteur : L. GOUGAUD, O. S. B.
 
Tome 1 - Colonne 1197
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Titre de l'article : BAINS.
Début de l'article :
— En ce qui regarde l'usage des bains on distingue nettement, dans la tradition ascétique de l'antiquité chrétienne et du moyen âge, deux tendances dominantes : d'une part, abstention ou défiance de tout bain de nature à flatter la sensualité, particulièrement des bains chauds ; de l'autre, recours à l'eau froide, dans les climats rigoureux, comme pratique de mortification, laquelle, dans bien des cas, est spécialement employée pour réduire une chair rebelle et en éteindre les ardeurs. On ne constate pas de prévention systématique contre le bain chez les chrétiens des tout premiers siècles. Un grand nombre d'entre eux fréquentaient même les bains publics (Zettinger, p. 8-32). Mais, quand les thermes se furent multipliés dans le monde romain et que l'usage des bains mixtes ou même des bains pris par chaque sexe à part mais en commun devint si fréquent, les Pères de l'Église et les conciles élevèrent des protestations contre les désordres dont ces établissements offraient le spectacle et ils en interdirent la fréquentation aux chrétiens (Dumaine, col. 73-77, 81-82 ; Zettinger, p. 37-46). Au moyen âge, les étuves, nombreuses dans les villes de France, d'Allemagne et d'Italie, furent de même souvent mal famées (Victor Gay, Glossaire archéologique, art. Bain et Étuve ; Zappert, p. 82-83 ; Alfred Franklin, La vie privée d'autrefois, t. II, Paris, 1887, p. 9-16 ; A. Schultz, Das deutsche Leben im 14. u. 15. Jahrhundert, Wien, 1892, p. 68 sq. et figure 83 ; M. Bauer, Liebesleben in deutschen Vergangenheit, Berlin, 1924, p. 188 sq. avec figures). D'autre part, certains usages balnéaires se rattachant à la pratique de l'hospitalité, telle qu'on la concevait à cette époque, sur lesquels les témoignages ne manquent pas, choqueraient fort la pudeur des modernes (Ch.-V. Langlois, La vie en France au moyen âge, t. Ier, Paris, 1924, p. 68 ; V. Gay, Glossaire, t Ier, fig. de p. 105 ; K. Weinhold, Die deutschen Frauen im Mittelalter, Wien, 1882, t. II, p. 115 ; G. Jung, Die Geschlechtsmoral des deutschen Weibes im Mittelalter, Leipzig, 1921, p. 76 ; Zappert, p. 81). La réprobation de tels abus par...

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