Auteur : L. GOUGAUD, O. S. B.
 
Tome 1 - Colonne 1242
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : BARBE.
Début de l'article :
— Les premiers moines d'Orient portaient la barbe, comme le font encore les moines orientaux de nos jours. A leur exemple, les premiers moines et ascètes de l'Occident se distinguaient par une barba prolixa (Jérôme, Ep. 125, 6 ; Sidoine Apollinaire, l. IV, ép. 24). On constate qu'à l'époque carolingienne le port de la barbe était aboli dans les monastères occidentaux. « Ut in quadragesima, nisi in sabbato sancto, non radantur ; alio autem tempore semel per quindecim dies radantur, et in octavis paschae », prescrit le Capitulaire monastique de 817 (éd. Boretius, MGH., Capitularia reg. Franc., t. Ier, p. 344). En règle générale, la rasura avait donc lieu tous les quinze jours dans les monastères. Seuls les frères convers (qui apparaissent plus tard) gardèrent la barbe ; de là le nom de fratres barbati, qui leur fut quelquefois donné (V. Du Cange, s. v. Barbatus). Les chapitres généraux de l'ordre de Citeaux réglementèrent ainsi la fréquence des rasurae : de 9 par an en 1191 (ch. 12), elles furent portées à 12 en 1257 (ch. 4), à la requête du cardinal Jean de Tolède († 1275), « propter reverentiam sacramenti altaris percipiendi », et à 13 en 1258 (ch. 12). En ce qui regarde les convers cisterciens, ce dernier chapitre décida ceci : « Conversis etiam conceditur ut quandocumque monachi rasuram habuerint et ipsi rasuram habeant, ut in Ordine uniformitas observetur. » On lit dans les Statuta monastica de Louis de 1243 Blois, abbé de Liessies († 1566) : « Qualibet hebdomada vel certe post duas hebdomadas semper radantur fratres, nisi legitimum impedimentum obstiterit » (cap. 19, éd. Berlière, 1929, pp. 74-75). On cite des ascètes qui ne se rasèrent jamais, tel saint Taton ou Paldon, abbé de Saint-Vincent sur le Vulturne († v. 720), dont il est rapporté qu'il ne se lava jamais la tête et que le rasoir ne toucha jamais ni ses cheveux ni sa barbe (Vita, 18 : AS., oct., V, p. 660). On a vu que le Capitulaire monastique de 817 avait supprimée la rasura pendant le carême. Même en dehors des cloîtres, on laissait, à l'instar des pénitents, pousser cheveux et barbe pendant les...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.