Auteur : L. BERGERON.
 
Tome 1 - Colonne 1506
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Titre de l'article : BERNARD DE CLUNY.
Début de l'article :
— Bernard de Morlas (Morlanensis ou Morlacensis), du nom de son lieu d'origine — sans doute Morlas dans le comté de Bigorre — fut moine de Cluny sous Pierre le Vénérable qui gouverna la célèbre abbaye bourguignonne de 1122 à 1158. C'est à cet Abbé en effet qu'est dédié son grand poème, le De contemptu mundi. On ignore toute autre chose de la vie de ce moine qui n'est connu que par ses écrits. Le plus important qu'il ait composé est le poème qui vient d'être mentionné, le De contemptu mundi, écrit en vers léonins (suite continuelle de dactyles, sauf le dernier pied de chaque vers qui est un spondée ou un trochée). Cette oeuvre comprend trois livres dont chacun compte environ mille vers : le premier livre a pour objet le mépris du monde, à savoir la caducité des choses humaines, le jugement dernier très proche et ses suites ; les deux autres décrivent les différents vices contre lesquels l'auteur déclame avec une grande liberté (voir notamment sa description de la Cour Romaine, qui lui valut plus tard la faveur des protestants, s'appuyant sur son témoignage de poète, donc susceptible d'exagération, pour flétrir la corruption de Rome). — A ce premier ouvrage ou peut en joindre un deuxième qui diffère peu du précédent, le De vanitale mundi, plus court, sur le même sujet, en vers léonins également mais un peu différents de ceux du De contemptu mundi. Toutefois l'attribution de cette deuxième oeuvre à Bernard de Cluny est contestée par certains. (M. Manitius, Gesch. der Latein. Literatur des Mittelalters, t. III, p. 781. München, 1931). — Enfin, en ce qui concerne les poèmes de Bernard de Cluny, une troisième oeuvre est à mentionner, plus célèbre que les deux autres, mais qui a été malencontreusement contestée au moine clunisien pour être attribué à tort à saint Anselme par le biographe de ce saint, le P. Ragey (Histoire de S. Anselme, arch. de Cantorbéry, P. Ragey, Paris, 1890, t. I. p. 440-457) : c'est le fameux Mariale, écrit mêlé de vers et de proses rimées en l'honneur de Notre-Dame. Dans la préface en vers hexamètres l'auteur demande à Dieu la sagesse pour chanter dignement les louanges de Notre-Dame. Puis viennent 17 proses où le poète fait rimer ensemble...

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