— Né le 7 novembre 1669 à Aix-en-Provence, où son père était professeur à l'université, Antoine Franc entra dans la compagnie de Jésus le 25 septembre 1686. Jusqu'en 1716 sa carrière est des plus brillantes dans l'enseignement, notamment comme professeur de philosophie pendant six ans et de théologie pendant quatre ans ; il est trois ans supérieur de séminaire. A cause du mauvais état de sa vue, — il deviendra aveugle en 1723 —, il se retire à Avignon, où il meurt le 13 mai 1744. On lui doit une Méthode pratique pour converser avec Dieu (Avignon, 1721), dont les journalistes de Trévoux saluaient avec de grands éloges la troisième édition (Lyon, 1724). Dès le début de sa préface, l'auteur écarte les objections en précisant son but : On se trompe, quand on pense que la pratique de converser avec Dieu ne regarde que les personnes séparées du monde ou avancées dans la vertu ; elle est nécessaire à tous ; prêtres et solitaires, religieux et séculiers, parfaits et imparfaits, justes et pécheurs, tous doivent s'y appliquer… Comme il n'est point d'instant que nous ne dépendions du Seigneur et que nous n'en recevions quelques grâces, nous devrions aussi à chaque instant nous élever vers lui pour l'invoquer et le remercier… On se trompe encore, quand on s'imagine que cette pratique est fort difficile et hors de la portée de bien des gens. La conversation 780 avec Dieu.., c'est un royaume intérieur qu'on a en son pouvoir et dont on jouit quand on veut. Elle n'est pas non plus un exercice violent qui demande de la santé et de la force, ni une occupation gênante qui dépende du temps et du lieu. C'est un exercice doux et aisé.., une occupation libre et commode à laquelle on peut vaquer partout et à toute heure… Enfin, la conversation avec Dieu n'est pas une science abstraite.., c'est une science pratique où l'on voit tous les jours des gens simples et sans études faire des progrès admirables qui vont jusqu'à piquer d'une sainte émulation ceux qu'ils ont choisis pour leurs guides dans la voie du salut. Il faut même moins de qualités naturelles pour cette divine science que pour la méditation dont l'usage est pourtant si commun… Abordant un thème qu'il juge surprenant de n'avoir vu traiter...

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