Auteur : P. POURRAT.
 
Tome 1 - Colonne 1898
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Titre de l'article : BOUQUET SPIRITUEL.
Début de l'article :
1. Notion. 2. Histoire. 3. Diverses manières de le concevoir. I. — L'expression Bouquet spirituel est de saint François de Sales, semble-t-il. Après avoir expliqué dans la deuxième partie de l'Introduction à la vie dévote (chap. VII) sa méthode d'oraison, le saint compare, en terminant, la méditation à une promenade dans un jardin rempli de belles fleurs. « Ceux, dit-il, qui se sont promenés en un beau jardin n'en sortent pas volontiers sans prendre en leur main quatre ou cinq fleurs pour les odorer et tenir le long de la journée ; ainsi notre esprit ayant discouru sur quelque mystère par la méditation, nous devons choisir un ou deux ou trois points que nous aurons trouvés plus à notre goût, et plus propres à notre avancement, pour nous en ressouvenir le reste de la journée et les odorer spirituellement. » C'est ce que le saint appelle « cueillir un petit bouquet de dévotion ». Sous cette forme imagée, saint François de Sales rappelle une pratique qui a toujours existé, à savoir : retenir, pour les méditer plus longuement, les pensées entendues dans une prédication ou déjà approfondies dans une oraison. La méditation ne saurait avoir de fruit durable, si, l'exercice à peine terminé, le sujet médité est complètement oublié. C'est ce qu'on a compris et enseigné à toutes les époques. II. — Ainsi, la Règle de saint Pacôme recommandait aux moines de méditer les enseignements et les exhortations des supérieurs, ou quelques passages de la Sainte Écriture, soit en allant d'un lieu à un autre, soit en travaillant, soit dans le silence des cellules (Regula Sancti Pachomii, 20-22, 28, 37, 59-60, 122. PL., XXIII, col. 67 ss.). C'est bien ici l'équivalent du bouquet spirituel qui rappelle le sujet déjà médité. Cette méditation pacômienne est une première forme de l'exercice de l'oraison mentale. Le traité Sur la Prière, longtemps attribué à saint Nil, mais récemment restitué à Évagre le Pontique (cf. RAM., janvier 1934, p. 33-93), explique la nécessité de conserver, au sortir de la prière, par notre vigilance, le fruit de notre labeur spirituel. Agir autrement serait nous exposer à ne pas profiter de nos prières pour notre sanctification...

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