— 1. Vie. — 2. Écrits. — 3. Spiritualité.

1. Vie.

— Veronica Giuliani est peut-être la représentante la plus caractéristique de la mystique de l'époque baroque. Sa vie spirituelle a été éminemment marquée par la contemplation amoureuse et l'expérience de la passion du Christ, le mystère de la croix, le désir incoercible de l'immolation et de la souffrance expiatrice. Née à Mercatello, sur le Métaure, petite cité du duché d'Urbino, le 27 décembre 1660, elle fut baptisée Orsola et grandit dans un foyer très pieux qui l'ouvrit, très jeune, à l'action de la grâce de Dieu. Son père était porte-étendard de la garnison ; sa mère, femme douée d'un profond sens religieux, la laissa orpheline à sept ans. Peu après le père emmena ses filles à Plaisance ; il revint en 1672 s'installer à Mercatello. Très attirée par la vie religieuse, Orsola eut à combattre longtemps l'opposition de son père à ce projet. Trois de ses filles étaient déjà entrées au monastère des Clarisses de la ville. Mais Orsola, la benjamine, aspirait à une vie plus austère et plus retirée. Enfin elle obtint le consentement paternel et put entrer chez les Capucines de Città di Castello, en Ombrie. Son noviciat commença le 28 octobre 1677. Elle fit profession le 1er novembre 1678, sous le nom de Veronica. Dès les commencements de sa vie religieuse, ses confesseurs découvrirent en elle une expérience assez exceptionnelle de la contemplation infuse ; rapts et visions ne tardèrent pas à se manifester. Le 4 avril 1681, le Seigneur lui imposa la couronne d'épines ; le désir de souffrir et d'expier pour les pécheurs croissait en elle en même temps qu'une faim de pénitence ; sa contemplation de la passion du Seigneur était accompagnée de la participation expérimentale à ses souffrances. En 1688, Veronica fut nommée maîtresse des novices ; elle avait 27 ans. Elle garda cette charge presque sans interruption jusqu'à la fin de sa vie, même lorsqu'elle fut abbesse, selon le désir de la communauté. En 1694 se produisit l'expérience du mariage mystique. Le jour de Noël 1696 Jésus blessa son coeur d'une flèche (blessure qui saigna fréquemment). Le 5 avril 1697, les mains, les...

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