Auteur : Hélène MARCHAL.
 
Tome 16 - Colonne 522
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Titre de l'article : VEUVAGE-VEUVE.
Début de l'article :
— Le veuvage est la condition de celui qui a perdu son conjoint. Le mari ou la femme peuvent donc se retrouver dans cet état ; cependant leur façon de le vivre est très différente, à tel point que le nom même de « veuf » n'existe pas dans certaines langues anciennes. Nous adopterons ce point de vue et ne parlerons que des veuves. Cette condition a été vécue de manière diverse selon les lieux et les époques. En particulier les croyances religieuses ont exercé ici une influence certaine : socialement marginalisées dans l'antiquité, les veuves, dans l'Église primitive, ont bénéficié d'une place privilégiée ; encore aujourd'hui, en vivant une spiritualité du veuvage, elles peuvent être des témoins de l'amour et de l'espérance. En plus de cette orientation générale l'Église a toujours proposé aux veuves la possibilité d'une consécration à Dieu, soit dans la vie monastique traditionnelle, soit dans des instituts ou associations plus spécifiques. 1. La veuve dans l'antiquité (païenne et chrétienne jusqu'au 6e siècle). — 2. La veuve dans l'époque moderne.
1. La veuve dans l'antiquité.
— La fidélité à la foi jurée, la viduité vaillamment supportée sont des vertus reconnues et exaltées par les auteurs grecs et latins (vg Euripide, Les Troyennes, v. 657-676). Cependant cette grandeur ne vient pas de la situation de faiblesse de la femme qui se trouve soudain sans soutien et sans protecteur naturel ; en effet l'antiquité païenne n'est pas portée à honorer la faiblesse. Voyons quelles possibilités étaient laissées aux veuves dans le monde païen, dans le judaïsme et enfin dans l'Église.
1° LA VEUVE QUI NE SE REMARIE PAS.
1) Dans le monde païen.
Chez la plupart des peuples anciens, la femme achetée par le mari est la propriété de celui-ci pendant sa vie et même au-delà de la mort. Il n'y a pas de texte obligeant la veuve à suivre son mari dans la mort, mais le sacrifice dit « volontaire » des veuves hindoues, germaniques ou scandinaves ne peut guère s'expliquer que par la réprobation dont elles sont l'objet si elles ne se soumettent pas à...

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