— Gennade de Marseille (De viris illustribus, éd. E.C. Richardson, TU 14/1, Leipzig, 1896, ch. 78, p. 88) attribue quatre écrits à cet évêque de Cartennae en Mauritanie césarienne (aujourd'hui Ténès, Algérie) : 1) Adversus Arium « librum unum et longum », qu'il fit lire au roi vandale Genséric † 477 ; 2) De paenitentia publica librum unum, dans lequel « il donne aux pénitents une règle de vie appuyée sur les Écritures » ; 3) un opuscule Super mortem filii consolatorium adressé à un certain Basile ; 4) des livres d'Homélies « conservées par des frères ». L'Adversus Arium et les Homélies sont perdus. L'opuscule de consolation ne peut être identifié avec le De consolatione in adversis, mis sous le nom de Basile de Césarée (PG 31, 1687-1704) : cet écrit, certainement rédigé en langue latine, ne s'adresse pas à une personne déterminée mais aux affligés de tout genre. Quant au De paenitentia on l'identifie habituellement à une pièce pseudo-ambrosienne (PL 17, 971-1004) de même titre. L'auteur s'appelait en effet 546 Victor, d'après la dernière phrase : « quaeso ut in orationibus tuis nulla capiaris oblivione Victoris » (ch. 33, 1004d). Or deux mss signalés par les Mauristes (cf. PL 17, Monitum, col. 971-72) attribuent l'écrit à Victor de Tunnuna, africain du 6e siècle et auteur d'une Chronica qui continue celle de Prosper d'Aquitaine de 444 à 567 (éd. Th. Mommsen, MGH, Auctores antiquissimi, t. 11/2, Berlin, 1894, p. 184-206) ; on a donc supposé une confusion des copistes sur le lieu d'origine et reconnu dans cet écrit le De paenitentia attribué par Gennade à Victor de Cartennae ; ainsi B. Poschmann, U. Moricca, etc. Cependant cette identification est loin d'être assurée. En effet, la description donnée par Gennade ne correspond que partiellement au contenu du De paenitentia pseudo-ambrosien. Sans doute l'auteur de cet écrit s'appuie abondamment sur l'Ancien et le Nouveau Testament pour montrer la nature et la nécessité de la pénitence, et en proposer de multiples...

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