1. ANCIEN TESTAMENT ET PARABOLES.

— L'importance de la vigne et du vin dans la Bible apparaît dès Gen. 9, 20-24, où Noé est décrit comme celui qui le premier planta de la vigne. Premier à boire du vin, il fut le premier à s'enivrer. Situer ainsi l'origine du vin à l'époque fabuleuse de Noé, juste au 754 moment où Dieu, après le Déluge, conclut une alliance avec l'humanité, c'était célébrer la grandeur et la noblesse de cette boisson, dont l'abus cependant, trop visible, était immédiatement souligné (cf. Prov. 23, 29-35). Sur ces 4 versets Philon composa 4 livres (De agricultura, De plantatione, De ebrietate, De sobrietate) à la gloire du vin spirituel et de la sobre ivresse (cf. DS, t. 7, col. 2312-22). La vigne, avant de produire, a besoin de beaucoup de soins et de protection. On comprend que souvent les prophètes aient comparé Israël à une vigne cultivée par Dieu avec amour et tendresse, malgré les résultats trop souvent décevants : Osée 10, 1 ; Is. 5, 1-7 ; Jér. 2, 21 ; 8, 13 ; Éz. 15, 1-8 ; 17, 5-10 ; 19, 10-14 ; Ps. 80, 9-17 ; Is. 27, 2-11. C'est à la lumière de cette série de textes qu'il convient de comprendre les paraboles du Nouveau Testament où l'image de la vigne est reprise et transposée (Mt. 20, 1-16 ; Marc 12, 1-12 et parallèles synoptiques). La vigne évoque bien le peuple élu ; cependant ici le rapport privilégié n'est plus entre le propriétaire et la vigne, mais entre le propriétaire (ou son fils) et les ouvriers responsables de la vigne, c'est-à-dire les chefs et dirigeants du peuple élu. En Is. 5 on prévoyait bien un châtiment pour la vigne décevante, ici le châtiment vise plutôt les scribes et les anciens qui sont effrayés par les perspectives universalistes de la parabole et qui craignent de voir disparaître leurs privilèges. Dans la Didachè 9, 2 l'image de la vigne sera appliquée à l'Église, révélée par Jésus. Signe d'abondance et de prospérité, la vigne sert d'image pour représenter l'épouse féconde (Ps. 128,3), tandis que le vin fait partie du vocabulaire amoureux dans la...

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