Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 16 - Colonne 924
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Titre de l'article : VIRGINITÉ CHRÉTIENNE.
Début de l'article :
— 1. Nouveau Testament. — 2. Les vierges aux trois premiers siècles. — 3. Écrits des Pères sur la Virginité. — 4. Renouveau contemporain. — 5. Le nouveau rituel de la consécration des vierges. La virginité chrétienne n'est pas, au sens strict, une nouveauté absolue. Dans diverses religions ou cultures, l'existence d'hommes et de femmes qui pratiquaient l'abstinence des relations sexuelles est bien attestée, mais le plus souvent de manière temporaire et pour des motifs cultuels (ainsi les Pythies de Delphes, les vestales romaines). Dans le judaïsme, le devoir de fécondité dans le mariage était primordial ; l'exemple de Jérémie (16, 1-4 ; cf. DS, t. 7, col. 882) atteste cependant que le célibat pouvait être imposé par Dieu en raison d'une mission prophétique. Quoi qu'il en soit, aussi bien dans le judaïsme que dans le monde gréco-romain, la virginité était une exception. D'où la surprise et l'admiration que le nombre élevé de chrétiens, hommes et femmes, vivant dans la chasteté parfaite a suscitées. Le célèbre médecin Galien de Pergame, vers 180, en donne le témoignage : « (Les chrétiens) accomplissent des actions semblables à celles des vrais philosophes. Qu'ils méprisent la mort, nous l'avons sous les yeux ; de même, par pudeur, ils s'abstiennent des plaisirs vénériens. Il y a chez eux et des femmes et des hommes qui s'abstiennent durant toute leur vie des relations charnelles » (Reipublicae Synopsis ; fragment conservé dans une trad. arabe d'Abu'l-Fidā, † 1331, Historia anteislamica ; trad. lat. dans Plato arabus, t. 1, Londres, 1951, p. 99-100). Ce qui fait la nouveauté de la virginité chrétienne, c'est d'abord le caractère définitif et volontaire du renoncement qu'elle implique ; c'est ensuite le fait qu'elle apparaît comme une vocation spécifique au coeur du christianisme ; c'est enfin et surtout la motivation qui l'inspire : le désir de se donner totalement, corps et âme, au Seigneur. Basile de Césarée donnera, vers 375, une définition précise de la vierge chrétienne : « On appelle vierge celle qui, de son plein gré, s'est offerte au Seigneur (le Christ), a renoncé au mariage et...

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