Auteur : André GUITTON.
 
Tome 16 - Colonne 1011
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Titre de l'article : VISITES AU SAINT-SACREMENT.
Début de l'article :
— La visite au Saint-Sacrement est une forme de piété par laquelle des fidèles se rendent dans une église pour prier devant le tabernacle. Non codifiée, elle est la forme la plus simple du culte eucharistique en dehors de la messe. Il s'agit d'une pratique privée qui paraît en Occident au début du 13e siècle. La visite au Saint-Sacrement s'apparente à plusieurs formes de la piété traditionnelle : ainsi la vénération de l'autel dans les églises, la visite à la « confession » des tombeaux des martyrs, le culte des reliques des saints exposées sur les autels dans certains sanctuaires, ou des images et icônes. Ce qui la distingue de ces pratiques, c'est qu'elle a pour objet non pas des symboles ou des souvenirs, mais la présence eucharistique du Christ lui-même. Une telle démarche est le fruit d'une longue évolution dans la pratique chrétienne et dans la recherche théologique et spirituelle. La forme privée de cette pratique en rend difficilement repérables les traces pendant une longue période. On se propose ici de relever les circonstances qui marquent son avènement, de fournir quelques échantillons de sa production littéraire, en notant l'apport spécifique de saint Alphonse-Marie de Liguori, enfin de tracer quelques orientations à la suite de Vatican II.
1. Au moyen âge.
— 1° Si le pain et le vin eucharistiés ont toujours été honorés dans la célébration, ils ne deviennent l'objet d'une vénération particulière en dehors de la messe qu'au début du second millénaire. Au plan théologique, l'enseignement de Bérenger de Tours † 1088, archidiacre d'Angers, sur le mode de présence du Christ dans l'Eucharistie — à la limite une présence symbolique — provoque disputes et condamnations avec, pour corollaires, des professions de foi de plus en plus explicites. De la même façon dans le cadre des écoles parisiennes, les théories de l'impanation suscitent réactions et mises au point. Enfin l'extension de l'hérésie albigeoise, qui nie les sacrements, provoque une réaction d'autant plus vigoureuse en faveur de l'existence et la signification des sacrements, en particulier de l'Eucharistie. 2° A ces provocations de l'hérésie, il faut ajouter le renouveau spirituel inauguré par des...

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