Auteur : Jean-Marie LE MAIRE.
 
Tome 16 - Colonne 1274
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Titre de l'article : VOYER D’ARGENSON (RENÉ DE),
Début de l'article :
laïc puis prêtre, 1596-1651. — Né le 21 novembre 1596 d'une famille qui jouait un rôle important dans la Réforme catholique, René de Voyer d'Argenson fait des études de droit, et devient avocat au Parlement de Paris, puis conseiller le 15 novembre 1615. Il entre au service direct du roi en devenant conseiller d'État le 10 août 1620 ; maître des requêtes le 17 avril 1628, il est 1275 intendant de l'armée d'Italie de 1637 à 1640. Après avoir été fait prisonnier à Milan, il est chargé de diverses fonctions, dont l'intendance du Poitou. En 1650 il est nommé ambassadeur à Venise, poste de haute responsabilité pour lequel on n'avait pas trouvé d'homme capable depuis 1647. Il y devait réorganiser cette ambassade importante dans le contexte francoespagnol de l'époque. Il renonça un an plus tard à cette charge en faveur de son fils René, l'auteur des Annales de la Compagnie du Saint-Sacrement. Il fut ordonné prêtre le 24 février 1651 à Venise, mais y mourut bientôt le 14 juillet 1651. Il fut inhumé dans l'église des Cordeliers où on lui éleva un monument. René de Voyer d'Argenson est un représentant intéressant de la spiritualité catholique laïque post-tridentine. Avec le chancelier Séguier, comme Fa bien mis en valeur Michel de Certeau, il représente le nouvel âge de la spiritualité catholique. Profondément engagés au service du roi, lui et Séguier ne peuvent mettre en réserve leurs vies spirituelles. Sans aucune confusion entre vie intérieure et engagement politique, ils mettent en oeuvre la spiritualité catholique posttridentine tournée vers la pratique du service des autres dans le monde. Dans sa prison de Milan, en 1640, Voyer d'Argenson traduisait l'Imitation de Jésus-Christ ; son fils fit imprimer cette traduction à Paris, 1664 (Paris, BN, D 1633), 1677, 1681. Dans le même temps de réclusion, il composa son Traicté de la sagesse chrétienne, ou de la riche science de l'uniformité aux volontez de Dieu, Paris, 1651 (Paris, BN, D 23705) ; la traduction italienne (Venise, 1655) semble mieux inspirée en titrant : « …dell'uniformità al volere di Dio ». Ouvrage d'un laïc chrétien, ce traité pourrait apparaître marqué par un stoïcisme de bon aloi, voyant dans le détachement des créatures le chemin d'accès à la...

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