Auteur : M. VILLER.
 
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Titre de l'article : ABÉLARD (PIERRE).
Début de l'article :
— Abélard est surtout philosophe et théologien. Né au Palais près de Nantes, en 1079. Disciple de Roscelin, puis de Guillaume de Champeaux duquel il se sépare bruyamment, il fonde bientôt lui-même une école à Melun, puis à Corbeil. En 1108, il attire à ses cours de nombreux étudiants sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris. En théologie, après avoir écouté quelque temps les leçons d'Anselme de Laon, il enseigne lui-même à Paris. Enseignement bientôt interrompu par son mariage avec Héloïse. Après la rude vengeance qu'exerce sur Abélard l'oncle d'Héloïse, Fulbert, Abélard devient moine de Saint-Denys. Héloïse, elle, était, avant son mari, entrée en religion. Saint-Denys, Nogent, le Paraclet, Saint-Gildas marquent les étapes de la vie religieuse forte agitée du bouillant professeur. Véritable initiateur, mais de pensée très audacieuse, Abélard a vu deux fois ses doctrines condamnées : en 1121 le concile de Soissons réprouve son De unitate et trinitate divina ; en 1141 le concile de Sens reconnaît comme entachées d'erreurs toute une série de propositions extraites de ses ouvrages par Guillaume de Saint-Thierry et dont saint Bernard avait soutenu la condamnation. L'amitié de Pierre le Vénérable fit alors qu'Abélard se retourna vers Cluny. Il se retira au prieuré de Saint-Marcel où il mourut en 1142. Ses ouvrages philosophiques et théologiques intéressent peu la spiritualité. Son Ethica seu scito te ipsum ne dépasse guère le point de vue moral. On trouvera dans sa Theologia (souvent publiée sous le nom d'Introductio ad Theologiam) quelques pages qui développent de façon très vigoureuse, mais avec quelque excès le principe, qu'il faut tout faire pour Dieu, l. I, n° 1 (PL. 178, 983 ; éd. Cousin-Jourdain, Paris, 1859, t. II, p. 6-7 ; cf. In Epist. ad Romanos, PL. 178, 891-893). La censure des docteurs de Paris (PL. 178, 112) lui reproche d'avoir exagéré le rôle de la charité aux dépens de la foi, de l'espérance et des autres vertus. Il y a dans ses oeuvres deux Expositions de l'oraison dominicale (éd. Cousin-Jourdain, t. I, p. 596-603 ; p. 465-472). Quelques-uns de ses Sermons ont un intérêt ascétique. L'historien de la spiritualité consultera surtout ses Lettres, celle...

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