Auteur : L. GOUGAUD, O. S. B.
 
Tome 1 - Colonne 0
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Titre de l'article : AUTEL (DÉVOTION A L’).
Début de l'article :
— Dans nos églises et chapelles, le tabernacle est le centre d'attraction de la dévotion des fidèles éclairés. Il convient qu'il en soit ainsi. Mais, avant que l'usage ne se fût généralisé (à dater du XVIe siècle) de placer un tabernacle soit sur le maître-autel, soit sur tel autre autel de l'édifice sacré, l'autel lui-même était déjà l'objet d'une vénération toute particulière. Solennellement consacrée par l'évêque, qui y a enchâssé des reliques de martyrs, cette table sacramentelle, Sacramenti donatrix mensa (Prudence, Peristephanon, XI, 171 : PL., 60, 549), sert à la célébration du plus auguste des mystères, et cela explique assez l'honneur et la révérence dont elle a été entourée aux âges de foi profonde. Cette antique dévotion, dont on constate encore quelques survivances de nos jours, s'est manifestée, en dehors même des cérémonies liturgiques, de bien des manières : dépôts d'objets et d'écrits sur l'autel ; recours au contact de l'autel pour obtenir la guérison des malades ; baisements ; visite des autels, etc. Au moyen âge, dans des circonstances solennelles, on prêtait serment sur l'autel. Voulait-on faire donation à une personne ou à un établissement ecclésiastique d'un objet matériel, on déposait cet objet sur l'autel du lieu. Si l'objet de la donation était un immeuble, on avait recours à un objet portatif. Le dépôt de cet objet sur l'autel symbolisait le transfert de propriété ou de possession et opérait l'investiture. Dans d'autres cas, le dépôt avait la signification d'un gage de voeu, d'une promesse ou d'un engagement solennels, ou bien il représentait l'offrande d'une somme d'argent. Tout ceci montre combien le culte de l'autel était fortement enraciné dans les habitudes chrétiennes. Sur tout ce qui précède, voir mes Dévotions et pratiques ascétiques du moyen âge, Paris et Maredsous, 1925, p. 50-53, ou l'édition anglaise, Devotional and ascetic Practices in the Middle Ages, London, 1927, p. 51-54. Quant à la pratique de placer sur l'autel ou sous la nappe d'autel, avant ou pendant la célébration de la messe, les écrits les plus divers (documents officiels, lettres missives,...

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