Auteur : Geneviève RODIS-LEWIS.
 
Tome 10 - Colonne 167
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Titre de l'article : MALEBRANCHE (NICOLAS), oratorien, 1638-1715.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.
1. Vie.
— Nicolas naquit à Paris le 5 août 1638, dernier enfant (sept garçons, trois filles) de Nicolas Malebranche, trésorier général des cinq grosses fermes, et de Catherine de Lauzon, cousine par alliance de Madame Acarie. De santé fragile, il fit ses premières études en famille, sa philosophie au collège de la Marche et sa théologie en Sorbonne ; la scolastique de ces deux disciplines le rebuta. A la mort de ses parents (1659), plutôt que d'entrer dans le chapitre de Notre-Dame, où François de Lauzon, son oncle maternel, était chanoine, il choisit l'Oratoire. Sa vocation semble avoir été spontanée et profonde. Les quatre aînés occupèrent des charges au Parlement et à la cour ; parmi les plus jeunes, destinés aux ordres, celui qui reçut l'abbaye de Saint-Léonard, laissée par l'oncle, finit par se marier ; l'avant-dernier dut être attiré à l'Oratoire par Nicolas : il y entra peu après lui, mais n'y resta pas. Nicolas étudia pendant quelques mois la théologie à l'Oratoire de Saumur, puis revint à la maison du Faubourg Saint-Honoré à Paris, où devait s'écouler toute sa vie. Il apprit l'hébreu, sans jamais s'intéresser à 168 l'histoire, fût-elle sainte, ni à la nouvelle exégèse qu'élaborait alors son confrère Richard Simon † 1712. Peu avant son ordination sacerdotale (14 septembre 1664), sa vocation philosophique s'éveilla soudain à la lecture de Descartes, dont L'homme venait de paraître (avril, éd. posthume de Claude Clerselier). L'Oratoire lui laissait la liberté de se consacrer à des travaux personnels, dans le cadre d'une vie communautaire (il fut bibliothécaire, puis maître des cérémonies). Bérulle appelait Dieu « Seigneur des sciences » ; la physiologie mécaniste de L'homme libérait l'âme de toute fonction vitale, et les éditeurs accentuaient l'accord entre le spiritualisme de Descartes et celui d'Augustin. Malebranche approfondit alors des études mathématiques, physiques, physiologiques, tout en élaborant une nouvelle « philosophie chrétienne », en rupture avec l'idolâtrie de la « nature » et des causes dans l'aristotélisme ; le...

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