Auteur : Guy-Marie OURY.
 
Tome 10 - Colonne 238
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Titre de l'article : MARAN (PRUDENT), bénédictin, 1683-1762.
Début de l'article :
— Né à Sézanne, en Brie, le 14 octobre 1683, Prudent Maran entra, malgré une vive opposition de sa famille, à l'abbaye bénédictine (congrégation de Saint-Maur) de Saint-Faron de Meaux, où il fit profession le 30 janvier 1703. S'étant spécialisé dans le grec et les langues orientales, il travailla à l'édition des oeuvres de saint Cyrille de Jérusalem (1720) et des Pères apostoliques (1742) ; les origines chrétiennes étaient son époque de prédilection. Il termina l'excellente édition de saint Basile (t. 3, 1730), commencée par Julien Garnier, celle de saint Cyprien (1726), laissée inachevée par Étienne Baluze, et celle de saint Jérôme ; il projetait de faire une nouvelle édition de saint Grégoire de Nazianze. 239 Son jansénisme le fit exiler à Orbais en 1734 ; de là il passa à Saint-Martin de Pontoise (1735), pour revenir bientôt à Paris, à l'abbaye des Blancs-Manteaux (1737), mais non à Saint-Germain-des-Prés, où s'était écoulée la plus grande partie de son existence d'éditeur. Il mourut le 2 avril 1762, laissant le souvenir d'un homme aimable à tous et d'un excellent directeur de conscience. Outre les éditions patristiques, il a laissé des ouvrages d'apologétique dirigés contre les sociniens et tous ceux qui acceptaient certaines de leurs interprétations : Divinitas Domini nostri Jesu Christi manifestata in Scripturis et traditione (Paris, 1746 ; Wurtzbourg, 1859 ; la première rédaction est contenue, semble-t-il, dans Paris Mazarine mss 1184-1187 ; adaptation française en 3 vol., Paris, 1751). Contre les négateurs des miracles, il a écrit La doctrine de l'Écriture et des Pères sur les guérisons miraculeuses (Paris, 1754) ; un premier ouvrage latin sur les miracles fut perdu lors de son envoi pour l'impression en Hollande. Deux jésuites, J. Hardouin et J.-J. Berruyer, s'étaient laissés impressionner par les arguments des sociniens ; pour les réfuter, Maran composa Les grandeurs de Jésus-Christ et la défense de sa divinité… (Paris, 1756 trad. italienne, 1757). Le livre se compose de deux parties ; la première est un exposé théologique dont le titre se réfère inconsciemment à Bérulle ; les développements en font un véritable ouvrage spirituel, fondé sur une théologie solide, exprimée en un langage accessible ; la...

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