Auteur : Réginald GRÉGOIRE.
 
Tome 10 - Colonne 241
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Titre de l'article : MARBODE, évêque, † 1123.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres.
1. VIE.
— Né en Anjou, peut-être à Angers, en 1035, 242 Marbode fut écolâtre en 1067, puis à partir de 1069, chancelier et archidiacre d'Angers. Parmi ses élèves, on compte Geoffroy de Vendôme † 1126, ainsi que les futurs évêques d'Angers Rainaud de Martigné et Ulger. Baudry de Bourgueil † 1130, archevêque de Dol, fut en relation avec lui et lui dédia un poème. Ses loisirs d'archidiacre furent occupés par la rédaction d'oeuvres hagiographiques, peu originales, mais qui manifestent une connaissance raffinée des procédés de ce genre littéraire spirituel ; elles concernent surtout des personnages locaux. Versificateur souvent excellent et charmant, cet ecclésiastique misogyne se montre humaniste érudit et plein d'esprit. Il connaît Juvénal, Martial et Cicéron, fréquente la Bible, saint Augustin et le droit canonique. Il s'intéresse à la signification magique des pierres précieuses et à la philologie. Sa doctrine morale est plus philosophique que biblique, et révèle une tendance rigide, à l'occasion pessimiste et désabusée. Très sensible à l'amitié, il resta en bons termes avec les chanoines d'Angers, qui lui promirent des suffrages après sa mort (Vie de S. Lezin 24, PL 171, 1504bc). En 1096, lors du concile de Tours, Urbain II le nomma au siège épiscopal de Rennes, qu'il occupa jusqu'à sa mort, le 11 septembre 1123. Il est informé sur les problèmes soulevés par le mouvement des Patarins et par l'indignité des clercs (Epist. 2 et 3, 1472-1474). Parmi ses écrits on remarque quelques traits qui intéressent l'ecclésiologie, la mariologie et la doctrine des fins dernières. Marbode ne fit pas toujours preuve de prudence : témoin la situation provoquée par l'élection épiscopale de Raynaud de Martigné au siège d'Angers, en 1101 ; cette promotion, indigne semble-t-il, réprouvée par Hildebert de Lavardin † 1133, évêque du Mans, et par Geoffroy, abbé de la Trinité de Vendôme † 1132, fut appuyée par Marbode, pour des motifs inconnus. Celui-ci se rendit à Rome et en obtint la confirmation du pape Pascal II. Entre-temps, Raynaud avait dépouillé Marbode de ses biens, et Étienne, doyen du chapitre cathédral, emprisonna le malheureux (allusion...

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