Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 10 - Colonne 293
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Titre de l'article : MARCELLA (sainte), laïque, † 411.
Début de l'article :
— Marcella intéresse l'histoire de la spiritualité comme promotrice du monachisme féminin à Rome, disciple et correspondante de Jérôme, et aussi par son rôle dans la condamnation de l'origénisme sous le pape Anastase (399-401). Sa vie et sa personnalité sont connues surtout par l'éloge funèbre qu'en fit Jérôme dans la Lettre 127 à Principia. Issue d'une famille illustre qui comptait des consuls et préfets du prétoire (127, 1), elle naquit sans doute un peu avant 330, s'il est vrai qu'elle connut, par 294 Athanase au cours de son second exil (340-343), les exemples d'Antoine « alors vivant », de Pachôme, des moines et vierges de la Thébaïde (127, 5). Devenue veuve après sept mois de mariage, elle refusa d'épouser Céréalis, peut-être après le consulat de celui-ci en 358 (127, 2). Elle mena dès lors une vie de renoncement et de pauvreté dans sa maison sur l'Aventin, en compagnie d'un groupe de vierges et de veuves : Albina, sa mère, Sophronia, Asella, Léa, Principia, Eustochium, la fille de son amie Paula. Bien que ce cercle ascétique ne fût pas le seul, ni peut-être le premier, dans Rome (cf DS, t. 7, col. 2146), l'exemple de Marcella et de ses compagnes fut cependant décisif pour donner crédit à la vie monastique jusque-là décriée (127, 5 et 8). Durant son séjour à Rome (382-384), Jérôme devint le directeur spirituel et le maître à penser du groupe. Marcella fit preuve « d'une ardeur incroyable pour l'étude de l'Écriture », soucieuse en même temps de mettre sa vie en accord avec son savoir (127, 4). Elle posait à Jérôme de nombreuses questions d'exégèse, examinait et pesait ses réponses, au point que le maître voyait en elle « non tant un disciple qu'un juge » (Commentaire sur l'Épître aux Galates, prol., PL 26, 307b-308a) ; elle se distinguait aussi par sa pauvreté et ses aumônes, ses jeûnes et sa frugalité, son goût de la solitude et sa prière dans les basiliques moins fréquentées (127, 4). De cette époque date une série de lettres de Jérôme, continuée après son départ en Palestine (Ep. 23-29, 32, 34, 37, 38, 40-44, 46, 59 ; 97, adressée conjointement à Pammachius, cousin de Marcella) ; ces lettres furent rassemblées en un liber ad Marcellam (De viris...

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