— 1. Sources. — 2. Vie. — 3. Idées et oeuvres. — 4. Essais d'interprétation. — 5. Doctrines spirituelles. — 6. Influence. 1. Sources. — Le nombre et l'ampleur des réactions qu'elle a suscitées permettent de mesurer la large diffusion de la doctrine de Marcion dès le milieu du second siècle et la gravité des problèmes qu'elle posait à l'Église chrétienne. Il ne reste rien de Marcion ni de ses disciples immédiats, sans doute parce que leurs écrits ont été systématiquement détruits. La plus ancienne réfutation est due à Justin, auteur d'un Syntagma contre toutes les hérésies (1e Apologie 26, 5 ; cf DS, t. 8, col. 1645), dont faisait peut-être partie le Contre Marcion mentionné par Eusèbe (Histoire ecclésiastique = HE IV, 11, 9) et utilisé par Irénée (Adversus haereses IV, 6, 2) ; cet écrit est perdu, tout comme ceux qu'ont rédigés vers la même époque Modeste, Rhodon (fragment dans HE V, 13, 2-4), Denys de Corinthe (HE IV, 23, 4) et Philippe de Gortyne (mais, sur ces deux derniers, voir P. Nautin, Lettres et écrivains chrétiens des 2e et 3e siècles, Paris, 1961, p. 13-32), Méliton de Sardes, Miltiade et le montaniste Proculus (cf Tertullien, Adversus Valentinianos 5, 1). A la fin du 2e et au début du 3e siècle par contre, trois grands auteurs ont fourni l'essentiel de notre information : Irénée (Adv. haer. I, 27, 2-4 ; III, 12, 12, etc), Tertullien (De praescriptione.., 7, 3 ; 30, 1-2 ; 41-43 ; De carne Christi 1-8 ; Adversus Marcionem I-V ; De resurrectione 2 ; 4 ; 14) et Hippolyte (Refutatio VII, 29-31 ; X, 19 ; Syntagma, cf DS, t. 7, col. 541 ; Contre Marcion, perdu) ; ajoutons l'Adversus omnes haereses 6 du pseudo-Tertullien. Chez les alexandrins, Clément discute les idées morales et ascétiques de Marcion (

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