Auteur : MARIE-THÉRÈSE DE SAINT-JOSEPH.
 
Tome 10 - Colonne 486
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Titre de l'article : MARIE DE L’INCARNATION (bienheureuse), carmélite déchaussée, 1566-1618.
Début de l'article :
— Barbe Avrillot, née le 1er février 1566, est parisienne de bonne souche : son père est conseiller du roi et maître ordinaire de la chambre des comptes. Élevée à l'abbaye de Longchamp, elle ressent l'attrait de la vie monastique ; pour obéir à ses parents, elle épouse, en 1582, Pierre Acarie, maître des comptes. Épouse modèle d'un excellent mari, mais d'humeur contrariante, mère de six enfants, maîtresse de maison accomplie, elle se livre à des oeuvres multiples vraiment remarquables. Le rayonnement de l'Hôtel Acarie est grand. Affable, gracieuse, « la belle Acarie » exerce un ascendant puissant. Son influence dépasse le cercle de sa famille et de ses relations : elle s'étend à la cour, au clergé. On vient la consulter, attiré par sa prudence et ses lumières surnaturelles. Elle a « en un degré hautement sublime ce qu'on appelle le discernement des esprits » (A. Duval). Des hommes éminents comme Étienne Binet, Pierre Coton, Pierre de Bérulle, André Duval la consultent dans des cas difficiles. Sa vie intérieure est intense. Jeune femme, elle avait pris plaisir à la lecture des romans, mais un jour la sentence : « Trop est avare à qui Dieu ne suffit » est comme un trait qui la transforme et ne s'effacera plus, début d'une emprise divine extraordinaire. Les extases se multiplient ; elle ne les comprend pas d'abord et souffre un cruel martyre. Elle trouve enfin (1592) des guides éclairés, Benoît de Canfeld (DS, t. 1, col. 1447), capucin, Richard Beaucousin (DS, t. 1, col. 1314-1315), chartreux, qui la rassurent, voyant en elle l'action de Dieu. Cette haute oraison, loin de la détourner de son devoir d'état, l'aide à être une « femme forte », admirable dans les circonstances les plus difficiles. Son mari, ligueur opposé à l'accession au trône du roi protestant Henri IV, est condamné à l'exil et dépouillé de ses biens (1594). Barbe Acarie, par son énergie, sa sagacité, ses labeurs retrouve en partie le patrimoine confisqué. Non moins héroïque dans les maladies, toujours sereine parce que toujours unie à Dieu, elle étonne par sa patience et son amour des souffrances. Une jambe brisée par trois fois la laissera toujours infirme, sans ralentir son activité apostolique. On a pu dire que « de son temps, il ne se faisait rien de notable pour la gloire de Dieu qu'on...

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