— 1. Données évangéliques. — 2. Écrits apocryphes, gnostiques et manichéens. — 3. Pères de l'Église. — 4. Moyen âge. — 5. Époque moderne. Cet article ne traite pas du culte de Marie-Madeleine ni du thème de l'action et de la contemplation (cf art. MARTHE ET MARIE).

1. Données évangéliques.

— Marie-Madeleine est ainsi nommée en Luc 8, 2 parmi les femmes qui suivent Jésus depuis la Galilée. On la retrouve dans les 560 récits de la Passion et de la Résurrection. Son identité avec Marie de Béthanie et la pécheresse de Luc 7, 36-50 est depuis toujours discutée. Augustin Calmet faisait sagement remarquer : « Si la chose était de nature à pouvoir être parfaitement éclaircie, elle devrait l'être à présent, puisque tant d'habiles personnages l'ont traitée ». Le recours aux Pères de l'Église ne peut dirimer le débat : « Il n'y a… guère d'autre tradition parmi eux que celle de la perplexité » (A. Lemonnyer, RSR, t. 18, 1928, p. 105-117 et 112, n. 10 ; cf H. Thurston, St. Mary Magdalen. Fact and Legend. Studies, dans Irish quarterly Review, t. 23, 1934, p. 112). La diversité des opinions et de leurs motivations est extrême. Ce n'est pas le lieu d'en discourir. Mais, étant donné la force et la durée de la tradition spirituelle favorable à l'unité, au moins en Occident, il est légitime de présenter l'ensemble des textes évangéliques qui en constituent la source.

1° LA PÉCHERESSE (Luc 7, 36-50).

— Invité chez un pharisien, Jésus demeure l'ami des pécheurs, lui qui est la Sagesse de Dieu (7, 34-35). Sa parole révèle la puissance de l'amour et la grâce du pardon à l'homme trop préoccupé de soi et peu conscient de son médiocre amour. L'attitude de Simon se caractérise par une triple inaction, tandis que la pécheresse multiplie les gestes de repentir et d'amour : loin d'être pour Jésus une cause de scandale, ceux-ci manifestent une profonde contrition ; d'elle-même elle dénoue sa chevelure (cf le rituel de Nomb. 5, 11-31) et vénère les...

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