Auteur : Guy-Marie OURY.
 
Tome 10 - Colonne 695
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Titre de l'article : MARTIN (CLAUDE), bénédictin, 1619-1696.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Sources. — 4. Enseignement monastique. Avec Claude Martin, fils de l'ursuline Marie de l'Incarnation (DS, t. 10, col. 497-507), nous sommes en présence d'un des plus grands spirituels de la congrégation de Saint-Maur au 17e siècle. Ce moine est cependant encore mal connu, faute surtout de documents autobiographiques. La Vie qu'Edmond Martène rédigea rapidement après sa mort, en se conformant aux normes hagiographiques de l'époque, est un texte intéressant mais incomplet et limité (Tours, 1697), même dans sa rédaction originale (Tours, Bibl. munic., ms 1442 ; cf P. Salmon, Revue des questions historiques, t. 62, 1934, p. 198-207, qui en a publié les fragments omis les plus intéressants). Pour connaître Claude Martin, nous disposons des écrits de sa mère, de ses propres ouvrages (cf infra), et de ses lettres d'affaire ou de direction ; il n'a pas laissé de témoignage direct sur son itinéraire mystique.
1. Vie.
— Né à Tours le 2 avril 1619, d'un maître ouvrier en soie du nom de Claude Martin qui avait épousé Marie Guyart, il perdit son père avant de le connaître et fut élevé par sa mère ; celle-ci évita de lui donner des marques sensibles d'affection, pensant par là lui rendre plus facile la séparation qui s'imposerait lorsqu'elle serait en mesure de réaliser ses projets de vie religieuse. En attendant, Claude grandit au foyer des Buisson, ses oncle et tante, que sa mère secondait dans leur entreprise de transport par voie fluviale et par terre. En 1631, à la veille de ses douze ans, sa mère le confia à sa soeur et à son beau-frère et entra chez les ursulines de Tours ; la séparation fut très douloureuse de part et d'autre, et l'enfant se montra inconsolable ; son psychisme semble en avoir souffert ; la vocation exceptionnelle de sa mère le voua à un long isolement moral, car ses parents ne tinrent pas leurs engagements. Formé par les jésuites de Rennes, Tours et Orléans, il tenta d'entrer dans la compagnie de Jésus, à l'époque où Marie de l'Incarnation quittait la France pour le Canada (1639) ; rebuté, il passa quelques années assez difficiles, jusqu'au...

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