— I. Les martyrs des premiers siècles. — II. Théologie et spiritualité du martyre. — III. Permanence du martyre dans l'Église.

I. LES MARTYRS DES PREMIERS SIÈCLES

1. Les persécutions.

1° LA RÉACTION JUIVE.

— Jésus avait prédit aux disciples qu'ils seraient persécutés (Mt. 5, 11-12 ; 10, 16-38 par. ; Jean 15, 18-22 ; 16, 1-4 ; cf D. W. Riddle, Die Verfolgungslogien.., dans Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft = ZNTW, t. 33, 1934, p. 271-289). Le premier martyr fut Étienne, l'un des hellénistes, parce qu'il avait osé parler contre la loi et contre le temple (Actes 6, 8 à 7, 60) ; cet événement déclencha une première persécution sanglante dans laquelle Saul prit une part active (Actes 8, 1-3 ; 9, 1-2). En l'an 42, Hérode Agrippa, roi des juifs, fit décapiter Jacques, le fils de Zébédée ; Pierre échappa de justesse au même sort (Actes 12, 1-11 ; Eusèbe, Histoire ecclésiastique = HE II, 9, 2-4, qui se réfère aux Hypotyposes de Clément d'Alexandrie ; E. Bammel, Judenverfolgung und Naherwartung, dans Zeitschrift für Theologie und Kirche = ZTK, t. 56, 1959, p. 294-315, voudrait placer dans ce contexte la persécution mentionnée en 1 Thess. 2, 15-16). En 62, pendant l'intérim chaotique qui suivit la mort du procurateur Festus, Jacques, le « frère » de Jésus, fut précipité du pinacle du Temple (Eusèbe, HE II, 23 ; Pseudo-Clément, Recognitiones I, 43-71 ; Flavius Josèphe, Antiquités.., XX, 200 ; cf K. Beyschlag, Das Jacobusmartyrium und seine Verwandten.., ZNTW, t. 56, 1965, p. 149-178, et Les deux Apocalypses de Jacques, trouvées à Nag Hammadi, trad. R. Kasser, dans Revue de théologie et de philosophie, 3e s., t. 18, 1968, p. 163-186). Dans la diaspora, les juifs dénonçaient aussi parfois les chrétiens...

[...]