— Né à Sully-sur-Loire vers 1120, Maurice est chanoine de Paris avant 1159, puis archidiacre de Josas en décembre de cette année. Il est élu évêque de Paris en 1160, où il succède à Pierre Lombard. Son activité est intense : organisation de la vie paroissiale parisienne (division 835 de la ville en douze secteurs), construction de la cathédrale actuelle (première pierre en 1163 ; consécration du maître-autel en 1182). Il reste un des grands maîtres de l'école de Paris, avec Pierre le Mangeur (Comestor) †1178 /9. Théologien et prédicateur de renom, il a laissé des sermons où apparaît son sens pastoral. Son exégèse n'est pas érudite, mais populaire, car l'évêque se sait pasteur plus que savant. Il dépend de l'école d'Anselme de Laon et, tout en ne se laissant pas influencer par les problèmes théologiques alors agités, il révèle une bonne connaissance de la tradition patristique, mais son apport doctrinal n'est pas notable par son originalité. Il semble avoir renoncé à l'épiscopat et s'être retiré à l'abbaye de Saint-Victor de Paris peu avant son décès, le 11 septembre 1196 ; au témoignage de Jean de Paris, il y fut enterré au choeur (Paris, Bibl. Nat., lat. 15011, f. 409v). Une soixantaine de sermons ou homélies sont attribués à Maurice ; la question de leur authenticité est ouverte. On en possède un texte latin et une rédaction française, et les deux sont assez différents l'un de l'autre. Le recueil latin serait un manuel à l'usage des prédicateurs paroissiaux, tandis que la version française serait une adaptation réalisée par divers prédicateurs. D'autres estiment que les sermons français seraient l'écho direct et authentique de la prédication de l'évêque, tandis que les latins seraient une traduction-adaptation du premier tiers du 13e siècle. Jean Longère, qui a longuement pris contact avec cette littérature, ne se prononce pas. La série latine se divise en trois parties, précédées chacune d'un prologue. Après un traité sur la charge pastorale et un exposé sur le Pater et le Credo, on trouve 23 sermons (janvier-Pentecôte), puis un prologue qui introduit 29 sermons pour le reste du cycle liturgique (premier dimanche après la Pentecôte-Noël), enfin un autre prologue et 12 sermons pour les...

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