Auteur : Daniel STIERNON.
 
Tome 10 - Colonne 847
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Titre de l'article : MAXIME LE GREC (L’HAGIORITE), théologien gréco-russe, 1470 ?-1556.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Jugement d'ensemble.
1. VIE.
— D'origine Spartiate, mais né à Arta (Épire) vers 1470, Michel Trivôlès (Trivolis), — tel est son vrai nom —, après une enfance passée à Corfou, se rendit en Italie pour se mettre à l'école des humanistes de Venise, Padoue, Verceil, Bologne et surtout de Florence où il fut séduit par Savonarole †1498 et suivit les cours de Jean Lascaris † 1535. Il entra au service de Pic de la Mirandole † 1494 et, en 1502, revêtit l'habit dominicain au couvent de Saint-Marc dont Savonarole, quelques années auparavant, avait été le prieur. Deux ans plus tard, il quitta les Frères prêcheurs, puis l'Italie, pour se diriger vers le Mont Athos et entrer au monastère de Vatopédi où il prit le nom de Maxime. C'est de là que lui vient aussi son titre d'hagiorite. Le grand « kniaz » (prince) de Moscou Basile II ayant demandé à la Sainte Montagne un moine capable de traduire en slavon les textes scripturaires et patristiques grecs, Maxime, bien qu'ignorant le russe, abandonna Vatopédi (1514) et, après un séjour à Constantinople, arriva à Moscou en 1518. Bientôt nanti de la connaissance linguistique préalable, il se mit à l'ouvrage, mais ne tarda pas à se créer des difficultés en prenant position contre la thèse officielle dans la controverse monastique qui opposait les partisans de Nil Sorskij † 1508 à ceux de Joseph de Volokolamsk (cf DS, t. 8, col. 1409-1410), en s'insurgeant contre le divorce de Basile II, mais surtout en contestant l'autocéphalie de l'Église russe. Accusé de correspondre secrètement avec les turcs et d'avoir opéré des corrections « hérétiques » dans les livres liturgiques slaves, Maxime fut excommunié (1525) et passa les trente dernières années de sa vie durement interné en divers monastères de Moscovie. Il y poursuivit la composition de ses oeuvres de réforme religieuse, bien que pendant longtemps il lui fût interdit de publier quoi que ce soit. Il mourut en 1556 à la laure de la Trinité-Saint-Serge. Lorsque les réformes du patriarche Nikon, un siècle plus tard, eurent pleinement réhabilité sa mémoire, la ferveur populaire s'empara de sa personne et porta son effigie sur les icônes. Ainsi fut canonisé par acclamation (fête le 21 janvier)...

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