Auteur : Augustin DEVAUX.
 
Tome 10 - Colonne 1021
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Titre de l'article : MENNA (ANTOINE DE), capucin, puis chartreux, 1533-1614.
Début de l'article :
— La vie d'Antoine de Menna nous est 1022 connue seulement par son épitaphe à l'abbatiale de Saint-Mihiel (Meuse) et par la biographie de son pénitent, Charles d'Urre de Thessières. Né à Crémone, de famille noble, en 1533 ou 1534, il entra chez les capucins à dix-sept ans. On ignore comment il acquit le titre de « théologien », qui qualifia toujours son nom par la suite. Envoyé en Lorraine, sans doute pour les premières fondations capucines (1586), il se lia à Ch. d'Urre de Thessières, chambellan ducal, qui favorisa son passage aux chartreux : prise d'habit à la Grande Chartreuse, puis profession à celle de Rettel, près Thionville (Moselle), alors agent actif de réanimation des chartreuses allemandes ruinées par la Réforme. Un bref de 1591 l'autorisait à continuer à diriger Thessières. La fausse nouvelle de sa mort, diffusée par le chapitre général de 1597, doit correspondre à un grave accident de santé : il fut remplacé auprès de son pénitent par le provincial des minimes, mais un bref de 1604 autorisa Menna à vivre hors du cloître au Château-Bas de Commercy, où Thessières se retirait avec sa famille pour mener une vie quasi-monastique. Il lui donna un règlement journalier matériellement inspiré de l'horaire des bénédictins de Saint-Vanne, organisés en congrégation l'année même et en pleine expansion, mais adapté pour une vie de solitude en cellule toute cartusienne. Menna mourut au château le 10 mai 1614. Il avait publié Les Exercices de la perfection chrétienne (Paris, 1606, 613 p. in-4°) et Le Trésor céleste, contenant les richesses inépuisables des bénéfices de Dieu (Toul, 1611, in-4°). Revus quant à la forme par un confrère, « en une phrase et façon de parler médiocre et familière », ces ouvrages donnent sans doute l'essentiel des conférences spirituelles prêchées plusieurs fois par semaine à la famille de Thessières. Les sources les plus abondamment citées, Augustin, Bernard et Anselme, correspondent aux lectures préférées de l'ancien chambellan. Le pseudo-Denys, Thomas d'Aquin et Alexandre de Halès les complètent avec Bonaventure, mais ce dernier, auteur officiel chez les capucins (cf DTC, t. 6, col. 836), fournit davantage, puisque les deux ouvrages constituent un exposé fidèle de sa théologie selon ses cadres mêmes. Le...

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