Auteur : Hugues DEDIEU.
 
Tome 10 - Colonne 1027
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : MENOT (MICHEL), frère mineur, † 1518.
Début de l'article :
— Peut-être originaire de la Beauce, Michel Menot étudia à Orléans et à Paris. Il fit un pèlerinage à Saint-Maximin, en Provence, et il alla peut-être en Italie. Il semble avoir enseigné la théologie à Paris. Gardien du couvent de Chartres en 1514, il fit reconstruire la maison et y mourut le 30 décembre 1518. Prédicateur aussi prestigieux que son confrère Olivier Maillard († 1508 ; cf DS, t. 10, col. 106-109), Menot s'est adressé aux fidèles des paroisses, au clergé et à ses confrères franciscains. Trois recueils de ses sermons ont été publiés après sa mort sous le titre de Sermones quadragesimales : le premier carême (de la septuagésime à Quasimodo) fut prêché à Tours en 1508 « ad populum », et publié peut-être en 1519, certainement en 1525 (55 sermons) ; les deux autres carêmes (du mercredi des cendres au mercredi saint) furent donnés à Paris en 1517 (au grand couvent des frères mineurs ; 45 sermons) et en 1518 (peut-être au même couvent ; 44 sermons) et publiés à Paris en 1519, 1526 et 1530. Le texte latin de Menot est farci de mots, de locutions, de phrases en français ; le philologue est intéressé par le vocabulaire, les exempla, les proverbes populaires et même certains paragraphes entièrement en français. J. Nève a bien établi que Menot prêchait en français, mais qu'il rédigeait en latin, lui ou des auditeurs attitrés, à l'intention sans doute des autres prédicateurs. Le lecteur moderne est frappé par les tableaux de moeurs que brosse constamment Menot ; les faits historiques, les légendes, les contes moraux, les allusions aux romans en vogue (cf Nève, p. XLI) constituent des aperçus, voire des documents sur la société et sur la religion populaire. Ces descriptions, tour à tour dramatiques ou humoristiques, ne ménagent personne (« des corones des prestres seront pavées les rues d'enfer », 2e carême de Paris, dans Nève, p. 354). Quoi qu'il en soit du goût du temps et du genre littéraire de ses sermons (cf É. Gilson), Menot, en moraliste et en pasteur, expose avec sérieux la doctrine chrétienne, insistant sur les fins dernières, les vertus et les vices, la pénitence et la conversion (ses sermons sur la Madeleine sont restés célèbres), l'amour du prochain et la Passion du Christ, sans oublier la dévotion à saint Joseph. Cette...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.