Auteur : Pierre ADNÈS.
 
Tome 6 - Colonne 100
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : GARDE DU CŒUR.
Début de l'article :
— L'expression garde du coeur a une origine scripturaire. Elle vient du livre des Proverbes (4, 23) : « Avant toute chose garde ton coeur (mot à mot : plus que toute garde, garde ton coeur, — ce que la Septante traduit : Пάσῃ ϕυλαϰῇ τήρει σὴν ϰαρδίαν), car de lui jaillissent les sources de la vie ». Le mot coeur est pris ici, dans son acception sémitique, comme le centre intellectuel de l'homme : intelligence, conscience morale, siège de la sagesse. Celle-ci n'est pas seulement une règle externe de vie, mais un principe qui réside dans l'homme. C'est de ce principe intérieur que jaillit la vie, au sens avant tout moral de bonne conduite, de droiture, car c'est de là que procède l'activité externe de la bouche, organe de la parole (v. 24), des yeux, symboles expressifs de la loyauté (v. 25), des pieds, dont les voies doivent être droites, détournées du mal (v. 26 et 27). Garder son coeur, c'est donc être attentif aux enseignements intérieurs de la sagesse qui doit 101 commander toute la conduite morale de l'homme. Le thème de la garde du coeur est fréquent dans la spiritualité chrétienne. Mais si tous les auteurs se réfèrent, explicitement ou implicitement, au verset du livre des Proverbes que l'on vient d'analyser, le sens qu'ils donnent à l'expression garde du coeur est assez éloigné de celui du texte biblique. Il s'agit d'une activité spirituelle complexe que l'on ne peut définir de prime abord. On le fera en conclusion de cet article, après voir traité de la doctrine de la garde du coeur : 1° dans la spiritualité orientale ancienne ; 2° dans la spiritualité occidentale.
1. SPIRITUALITÉ ORIENTALE
C'est dans la spiritualité orientale que la doctrine de la garde du coeur revêt le plus d'importance, et se rencontre pour la première fois. On la trouve déjà chez les « Pères du désert », puis chez les grands spirituels du 4e siècle, Évagre le Pontique, Diadoque de Photicé, le pseudo-Macaire, chez ceux de l'école dite « sinaïtique » des 7e et 8e siècles, Jean Climaque, Hésychius de Batos,...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 32 pages.