— 1. Contexte de salut. — 2. Valeurs significatives. — 3. Fonctions. — 4. Notion catholique de miracle. — 5. Miracle, conversion et foi. -— 6. Miracle et vie théologale. — 7. Miracle et sainteté. Pour ne pas faire double emploi avec d'autres publications, notamment les dictionnaires de théologie, cet exposé omet délibérément certains aspects du miracle, par exemple ceux qui relèvent de sa fonction apologétique. Nous soulignons avant tout les aspects qui manifestent l'impact du miracle évangélique dans la vie spirituelle, ecclésiale et personnelle du chrétien.

1. Contexte de salut et de révélation.

— Le miracle n'a de sens que dans l'économie toute gratuite du salut en Jésus-Christ. Que Dieu ait décrété de se révéler à l'homme et de le sauver par les voies de l'Incarnation et de la Croix, et qu'il ait décrété de prolonger cette économie d'Incarnation par une économie de signes qui attestent la présence efficace du salut parmi nous, cela relève de son imprévisible amour. Le Christ et le miracle appartiennent au même Événement : ils manifestent la gloire de celui qui se tient parmi nous comme le Fils du Père, partageant sa puissance, sa sagesse, sa sainteté. De même, le miracle ne peut être compris que dans le contexte d'une révélation qui s'effectue par gestes et paroles. La révélation biblique est inséparablement événement et commentaire, acte et langage, parole efficace. Aussi existe-t-il, dans l'ancien Testament, deux lignes complémentaires : la ligne des événements et la ligne des prophètes qui proclament, au nom de Dieu, les événements et leur sens ultime. Dans le nouveau Testament, le Christ apparaît comme le Prophète eschatologique, puissant en oeuvres et en paroles : il est à la fois l'Événement et l'exégète de l'Evénement. La révélation n'est jamais pure doctrine, gnose. Le Christ annonce l'avènement du Royaume de Dieu, mais en même temps il accomplit les oeuvres du Royaume : prédication,...

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