Auteur : Raymond DARRICAU.
 
Tome 10 - Colonne 1646
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Titre de l'article : MONDONVILLE (JEANNE JULIARD DE), fondatrice, 1624-1703.
Début de l'article :
— Fille aînée de Gilles de Juliard, conseiller au Parlement de Toulouse, et de Jeanne de Puymisson, Jeanne Juliard naquit à Toulouse en 1624. Sa vie spirituelle subit un profond changement lorsqu'à la suite d'un sermon de Jean Le Jeune, le célèbre missionnaire oratorien (DS, t. 9, col. 561-562), elle se convertit, en 1641. Cinq ans plus tard (1646), pour complaire à ses parents, elle fait un mariage de raison, épousant Charles de Turle, seigneur de Mondonville, jeune et riche avocat au Parlement de Toulouse. Mais Dieu continue à lui 1647 inspirer le désir de se donner toute à lui. Elle perd son mari en 1653. Or, depuis quelques mois, elle s'est placée sous la direction de Gabriel de Ciron (1619-1675 ; DS, t. 2, col. 903-909), alors « intendant » de la paroisse Saint-Étienne, chanoine de l'Église métropolitaine de Toulouse et chancelier de l'université. Son veuvage accentue son évolution intérieure, d'autant qu'elle n'a pas d'enfants. Elle décide de consacrer le reste de sa vie à Dieu et à l'Église, mais dans une forme de vie religieuse semblable à celle des pieuses femmes qui suivaient le Christ. Sous la direction de Ciron, elle s'initie aux oeuvres de charité, puis à celles des « nouveaux convertis » et des « nouvelles converties », fondées à Toulouse par son directeur à la suite de la peste de 1652-1653. Le prolongement de cette dernière oeuvre allait aboutir à la fondation de la congrégation des Filles de l'Enfance (1657-1662), dont le but était de prendre en charge les « nouvelles converties » tout en promouvant la réforme catholique. Comme les Filles de la Charité de Vincent de Paul, le nouvel institut entendait vivre sans clôture et sans habit particulier. Les activités de la congrégation devaient embrasser toutes les oeuvres de miséricorde spirituelle et temporelle. En 1662, l'institut comptait quatre professes ; en 1686 il en possédait cent cinquante. Un bref d'Alexandre VII l'approuvait en 1662 (lettres patentes de Louis XIV en 1663). Les Constitutions étaient imprimées en 1664. Son extension fut rapide dans le midi de la France. Mais la congrégation soulevait de vives oppositions. On l'accusait de jansénisme. François Annat, confesseur du roi, ne paraît pas avoir été étranger à cette défaveur. Après la mort de Ciron (25 décembre 1675), les attaques...

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