— 1. Origines du mouvement. — 2. Traits caractéristiques. — 3. Dernière période. L'histoire de l'Église présente deux types différents de formation d'un mouvement hérétique ou schismatique. Dans le premier cas, la rupture de l'unité vient du fait que le mouvement dépasse les anciennes traditions et ouvre des voies nouvelles : c'est le type progressiste. Dans le second cas, le mouvement refuse les aspirations nouvelles et se tient obstinément aux usages reçus : c'est le type traditionaliste. Il faut parfois du temps avant qu'on puisse décider à quel type une hérésie appartient ; aux origines en effet, la suspicion générale face à la « modernité » faisait considérer toutes les hérésies comme des nouveautés. C'est avec cette ambiguïté que le montanisme est apparu à ses débuts. Ses opposants lui appliquèrent bien vite le nom de « nouvelle prophétie » (les appellations « hérésie phrygienne » et « montanisme » apparaissent seulement aux 3e ou 4e siècles, cf H. Kraft, Altchristliche Prophetie, p. 249 ; cité Kraft), et ils le désignaient ainsi comme une innovation révolutionnaire ; à l'inverse, la recherche récente tend de plus en plus à y voir plutôt « un phénomène de régression ».

1. ORIGINES DU MOUVEMENT.

— 1° Les recherches fondamentales de P. de Labriolle (Les sources.., 1913) ont fourni un inventaire critique des sources qui concernent le mouvement. Récemment, K. Aland (Bemerkungen.., 1953, p. 143-148 ; cité Aland) a réexaminé l'état de la question et proposé un nouveau classement des « oracles » attribués aux prophètes ou prophétesses montanistes. 1671 Pour les sources directes, il est avéré qu'aucun écrit des personnalités dominantes de la première période (de 170 environ jusque peu après 200) n'a été conservé ; on peut même douter que de tels écrits aient existé. De leurs adhérents, seuls quelques noms ou titres ont été transmis, mais aucun des écrits qui leur sont attribués. La raison de cette disparition doit être la sévère persécution infligée...

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