Auteur : Raymond DARRICAU.
 
Tome 10 - Colonne 1689
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Titre de l'article : MONTMORENCY (JEANNE-MARGUERITE DE), ou la « Solitaire des rochers », 17e siècle.
Début de l'article :
— Selon le dominicain Nicolson, son biographe, cette célèbre pénitente naquit à Paris en 1645, dans la famille de Montmorency ; selon des hypothèses ultérieures (vg, A. Gazier), elle aurait appartenu à la famille de Caylus ou Quellus. Elle abandonne sa famille à quatorze ans. On la retrouve à Auxerre de 1660 à 1663, employée chez un menuisier. De 1663 à 1674, elle demeure à Paris, au service d'une dévote de l'île Saint-Louis, puis s'établit près du monastère des bénédictines du Saint-Sacrement de la rue Cassette, vivant de mendicité. Elle se serait d'abord placée sous la direction du jésuite François Guilloré, puis elle recourut à celle de Luc de Bray, curé de Châteaufort près de Versailles (1669-1699), du tiers-ordre régulier de saint François. En 1691 l'atmosphère de la capitale ne lui convenant plus, elle se retire dans les Pyrénées, à la « Solitude des rochers », puis à l'« Abîme des ruisseaux ». A l'occasion de l'année sainte 1700, elle entreprit le voyage de Rome, mais disparut en chemin. Durant son séjour dans les Pyrénées, elle entretint une correspondance avec Luc de Bray (19 lettres et réponses), qui est un tissu de lieux communs et d'élévations de mauvais goût, voire de récits macabres frisant l'indécence. Des faits de cette vie et de ces lettres, on ne trouve pas trace avant 1787, date de leur publication sous le titre La Solitaire des rochers, par le dominicain Nicolson, du couvent de la rue Saint-Jacques, janséniste fervent, partisan des convulsionnaires du cimetière de Saint-Médard. Cette publication donna naissance immédiatement à une tradition hagiographique ; le plus important de ceux qui contribuèrent à la diffuser fut le vicaire général de Viviers, N.-J. 1690 Dabert (DS, t. 3, col. 1). Un vicaire général d'Avignon, Barret, et le canoniste D. Bouix publièrent eux aussi des éditions de ces lettres. Leur point de vue fut ardemment soutenu par Augustin Gazier et accepté par Albert Dufourcq. Mais, depuis les études d'Eugène Griselle (1910) et d'Henri Bremond (1910 et 1930), le caractère apocryphe du récit et de la correspondance apparaissait et semble aujourd'hui démontré. Dans l'état actuel de la recherche, on pense qu'il s'agit de l'oeuvre d'un groupe anti-quiétiste qui paraît avoir été animé par Luc de Bray. Le...

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