Auteur : Georges DUFNER.
 
Tome 10 - Colonne 1743
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Titre de l'article : MORIGIA (PAUL), jésuate, 1525-1604.
Début de l'article :
— En 1542, Paolo Morigia (voir DS, t. 8, col. 402-403), milanais, entra chez les jésuates du couvent de San Girolamo de sa ville paternelle, avec lequel sa famille entretenait depuis longtemps des relations bienveillantes. Le couvent se trouvait alors en plein essor et jouait un rôle prédominant dans l'ensemble de l'ordre. La vaste formation intellectuelle du jeune jésuate attira bientôt l'attention du chapitre général et lui offrit une intense activité dans les charges de maître des novices, de prieur et finalement de supérieur général. Il était le dernier grand représentant de la vieille tradition de la fondation de S. Jean Colombini, qui s'opposait à l'introduction du sacerdoce et maintenait le caractère laïque et la piété médiévale traditionnelle. Lorsque Morigia mourut en 1604, Isidore de Venise devint son successeur et il obtint deux ans plus tard la permission officielle du pape de faire ordonner des prêtres et de cléricaliser l'ordre, ce qui le priva de sa dernière raison d'existence et amena sa suppression en 1668. Morigia était avant tout historien. Malgré un certain dilettantisme dans ses jugements sur l'authenticité des documents recueillis et dans l'élaboration des conclusions, ses oeuvres forment une immense source de données historiques. L'inventaire de ses publications atteint le nombre de 45 (P. Argelati) et 61 d'après l'inscription sur sa tombe (F. Cusani). Pour connaître la spiritualité proprement dite du jésuate milanais, il ne suffit pas de prêter attention à ses oeuvres spirituelles relativement peu nombreuses (Istoria dell'origine di tutte le Religioni, Venise, 1569 ; Dello stato religioso e via spirituale, Venise, 1559 ; Giardino spirituale, Côme, 1597), mais il faut tenir compte aussi de ses nombreuses oeuvres sur les pèlerinages, ses Vies de saints et de pieux personnages. Même ses oeuvres historiques respirent souvent son authentique spiritualité, dont la Providence, une confiance parfois exagérée dans les faits miraculeux, une piété souvent bien individuelle et des pratiques religieuses authentiquement médiévales forment les traits caractéristiques. Ses méditations sur l'au-delà, sur les voeux monastiques et les vertus portent toujours l'empreinte d'une dévotion populaire et trahissent leurs sources jésuates (Colombini,...

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