— Le mot français « moyen » est susceptible de sens assez différents. 1° Il peut introduire, comme le latin medius, une comparaison, une place dans un ordre : est moyen ce qui est situé entre des extrêmes dans l'espace, dans le temps ou par la qualité ou par la quantité, bref ce qui occupe un rang intermédiaire. — 2° Moyen, comme substantif, indique l'efficacité relative à une fin. Un moyen est ce qui permet d'obtenir un résultat. Le latin medium ignore longtemps ce sens, qui ne sera rendu possible que par l'élaboration scolastique de la notion de cause instrumentale : celle-ci permet d'envisager un intermédiaire dans le registre de la causalité. En ce cas, nous préciserons parfois : « moyen utile ». Les moyens de connaître, notamment les moyens de connaître Dieu et de lui être uni, s'apparentent suivant 1819 les auteurs et les théories de la connaissance davantage à l'un ou à l'autre sens. Nous connaissons au moyen de ressemblances : ce qui ressemble est intermédiaire entre le différent et l'identique. C'est le premier sens. Mais le sens de moyen utile est aussi possible : on recourt aux ressemblances pour parvenir à connaître. 3° Le Christ est médiateur comme image de Dieu. Il l'est aussi par sa parole et son action : « Nul ne peut connaître le Père s'il ne le lui révèle » (cf Mt. 11, 27). Est-il pour autant intermédiaire ? 1. Moyen comme intermédiaire. — 2. Moyen utile. — 3. L'humanité du Christ comme moyen.

1. Moyen comme intermédiaire.

— On peut connaître Dieu à travers les créatures, à travers des similitudes. Peut-on le connaître « sans elles, par lui-même », « ipsum sine his », comme dit Augustin (Confessions IX, 10, 25), c'est-à-dire sans intermédiaires ? La question a déjà été touchée par l'article Contemplation. Aussi le présent article se contente-t-il de brefs rappels et ne mentionne-t-il que les auteurs ayant spécialement étudié ou critiqué la médiation des créatures dans l'union à Dieu. 1° En premier lieu, il faut évidemment mentionner le pseudo-Denys....

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